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Light painting : Jadikan sort de l'ombre les friches industrielles

"Chorégraphies nocturnes". Ce n’est pas un spectacle de danse mais une expo photo consacrée à Jadikan. Spécialisé dans le light painting, l’artiste Isérois a trouvé des décors à la hauteur de son imagination en se rendant sur les anciens barrages et les centrales hydroélectriques laissés à l’abandon. A découvrir jusqu'au 1er octobre 2017 au Musée de la Houille blanche à Villard-Bonnot.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Avec le procédé de lightpaintig, Jadikan remet en lumière des sites oubliés et désertés par l'homme. Ici, "112 secondes" rélaisée aux Papeteries de Lancey.
 (Jadikan)

Ancien taggeur puis pochoiriste, Jadikan alias Guilhem Nicolas ("jadikan" vient du malaisien "créer, transformer") a découvert le light painting (littéralement "peindre à la lumière") un peu par hasard en 2005 au Laos, grâce à ce qu’il appelle "une erreur photographique". À l’aide d’un appareil compact numérique, il photographie par accident le mouvement d’un mégot de cigarette dans un environnement éclairé par une bougie. Depuis, il a affiné sa technique et ses outils mais ses images sont toujours le résultat d'un long temps de pose avec des sources de lumières en mouvement. Tous les effets lumineux sont créés en temps réel, sans retouche à postériori ni photoshop.
 

"73 secondes" -  Centrale de Loury à Laval
 (Jadikan)

L'univers des friches industrielles

Jadikan est un adepte des friches industrielles, des bâtiments laissés à l’abandon. Autant dire que la proposition de la Maison Bergès - Musée de la Houille blanche à Villard Bonnot (Isère) ne pouvait le laisser indifférent. Ce musée, consacré à la mise en valeur du patrimoine industriel isérois, a demandé à Jadikan d’exercer son art au cœur de plusieurs sites hydroélectriques, barrages, les centrales aujourd’hui inexploités, situés dans les vallées de la Romanche et du Grésivaudan. 
" 479 secondes" - Barrage de Bouvante
 (Jadikan)

"La nuit se transforme en histoire" 

Des lieux, autrefois symboles de progrès, où chaque détail raconte une histoire : "Quand je vais faire des images, la nuit se transforme en histoire" explique Jadikan, "parce qu'il faut installer le pied, trouver un cadrage, rentré dans un sorte de transe pour créer...Tous les détails de la friche où il y a eu de la vie vont faire partie de cette histoire de la création".

Chaque photo demande une préparation rigoureuse : outre le cadrage, il faut aussi réfléchir à la manière de se mouvoir dans l'espace, à la gestuelle. De quoi nous éclairer sur le titre de l'exposition de Villard-Bonot, "Chorégraphies nocturnes".

Reportage : France 3 Alpes  - J. Pain / F. Ceroni / P. Caillat

Bergès - Jadikan, des points communs

La commande du Musée de la Houille blanche rentre parfaitement dans le cadre du travail artistique de Jadikan. Mais au-delà de cela, il y a aussi de nombreux points communs entre le photographe et celui qui a donné son nom au lieu, Aristide Bergès. C’est en tout cas l’avis de Sylvie Vincent, responsable de la Maison Bergès - Musée de la Houille Blanche. Selon elles, les deux hommes, passionnés de nouveaux procédés, "se serait bien entendus". "Et quand il faisait ses expérimentations, Aristide Bergès, comme Jadikan, n’avait peur de rien".
"149 secondes" - Barrage du Chambon à Mizoën

Le pionnier de la houille blanche

Cet Ariégois de naissance, issu d’une famille de papetiers avait le goût de l’innovation et l’énergie (voire un peu de folie) pour faire aboutir ses projets. Il fut un pionnier de la "houille blanche". Le terme désigne (par opposition au charbon) l’énergie produite par les chutes d'eau.
 
En 1868, Bergès s’installe à Lancey dans le Grésivaudan (une vallée entre Grenoble et Montmélian) pour y créer sa propre fabrique de pâte de bois. Associé à un médecin qui possède un vieux moulin sur le torrent de la Combe de Lancey,  il installe la première haute chute de la région, de près de 200 m de dénivelé, pour alimenter une turbine faisant fonctionner deux défibreurs servant à râper le bois.

Dans les années 1880, Bergès construit une seconde conduite forcée et adjoint une dynamo Gramme aux turbines, produisant ainsi de l’énergie hydroélectrique. Il baptise cette dernière du nom de "Houille blanche" et en fait la promotion lors de l’Exposition Universelle de Paris en 1889.

Des ateliers Light painting

Jusqu’en octobre 2017, une programmation d’ateliers (jeunes publics, familles et adultes), rencontres et visites guidées accompagne l’exposition.  Parmi eux, on peut citer l’atelier gratuit de découverte du Light Painting du 24 et 25 février : de 19h à minuit, les participants viennent avec leur appareil numérique et leur trépied. Des light painters expérimentés seront leurs guides pour leurs aider dans leurs réalisations.

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