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Liu Bolin, "l'homme invisible", disparaît sur le plateau de France 3

Etre reconnu en se rendant invisible. C’est la prouesse réalisée par l’artiste chinois Liu Bolin, devenu mondialement célèbre avec une série de photographies-performances de camouflage intitulée « Hiding in the City », dans lesquelles il se fond dans le décor. Exposé à Paris jusqu’au 9 mars à la Galerie Paris-Benjing, il a fait démonstration de sont talent sur le plateau du 19/20 de France 3.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Liu Bolin en pleine séance de camouflage sur le plateau de France 3
 (France 3 Culturebox)
Reportage : JM Pitte, A. Gohari, E. Anglars, R. Attal, S. Lacombe

Liu Bolin est un enfant de la post-révolution culturelle chinoise. Né en 1973 dans la province du Shandong (Chine), il a sculpté ses premières statuettes à l'âge de 13 ans. Diplômé de l’Académie des Beaux-Arts du Shandong en 1995, il enseigne pendant qautre ans puis obtient une maîtrise en sculpture à l’Académie centrale des Beaux-Arts de Pékin en 2001. Mais il va avoir du mal à trouver sa place dans un système où l'individu compte peu. Exclu du Parti Communiste chinois, il traverse une période très difficile durant laquelle il sculpte des caricatures de soldats, paysans et ouvriers chinois.

Sa première performance est née en 2005, le jour où le quartier d’artistes de Pékin où il s'était installé a été détruit par les autorités chinoises. Pour immortaliser la perte de son atelier, il a l’idée de se faire peindre dans ce décor en ruines. Une façon très explicite de dire à quel point lui et ses compagnons avaient été volontairement gommés du décor et engloutis par l’environnement.
Liu Bolin devant son atelier détruit
 (Liu Bolin)
Liu Bolin à Venise en 2010
 (Liu Bolin)
Chacune des images créées par Liu Bolin demande plusieurs heures de planification et de préparation, parfois jusqu’à 10 heures. Il dirige le photographe sur la façon de composer la scène avant son entrée dans le cadre. Il revêt ensuit son uniforme monochrome et avec l’aide d’assistants et de peintres (très doués, il faut le souligner), il est peint pour se fondre dans la scène, dans un effet qui tient du trompe-l’œil autant que du camouflage. En tant que spectateur, on trouve cela bluffant, voire drôle. Mais l'artiste rejette toute dimension ludique à ses créations : "Il n'y a aucun jeu là dedans. Mon travail est profond et sombre", explique t-il clairement. 

On attend avec impatience la rétrospective qui lui sera consacrée dans le cadre du festival Made In Asia de Toulouse en février prochain.

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