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Mai 68 côté ouvriers avec les clichés d'un photographe de la CGT

En mai 1968, Jean-Claude Seine, jeune photographe de 24 ans, est chargé par la CGT de faire le tour des usines en grève. Son travail, loin des barricades et des jets de pavés, montre l'autre face de ce printemps de revendications. On y découvre des entreprises où flotte un air de 1936 et de Front Populaire. "Mai 68, Esprit rebelle" vient de paraître, ce livre dépliant réunit ses meilleurs clichés.
Article rédigé par franceinfo
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L'une des photos de mai 68 signées Jean-Claude Seine
 (France 3 Culturebox capture d'écran)

Il y a les photos emblématiques de Mai 68, celles de Gilles Caron par exemple, montrant Daniel Cohn-Bendit souriant à la face d'un CRS ou illustrant les jets de pavés boulevard Saint-Michel dans la fumée des lacrymos.

Un petit air de 1936

Les images que Jean-Claude Seine a réunies dans son livre dépliant "Mai 68, Esprit rebelle" sont pour la plupart d'une autre sorte. Si lui aussi a arpenté le quartier latin son Nikon en main, il a aussi, et surtout immortalisé ce qui se passait dans les usines immobilisées par la grève générale. Les piquets de grève, les ouvriers et les ouvrières profitant du beau temps de ce mois de mai à la météo complice... Un petit air de 1936. 

Reportage : France 3 Languedoc-Roussillon S. Banus / J. Paul / N. Colombeau



Une ambiance bon enfant 

Jean-Claude Seine travaillait alors pour la CGT et ses clichés sont ceux d'un photographe qui avait accès à tout. Il a imprimé sur ses négatifs 24x36 noir et blanc l'ambiance bon enfant régnant alors dans les sites de production qui ne produisaient plus rien. Ses héros sont les employés, souvent ouvriers, qui avaient rejoint le mouvement étudiant mais qui, plutôt que défiler dans les manifestations, restaient sur place pour occuper les usines. Il flotte sur ses images le même esprit de légèreté et d'espoir que sur celles prises un peu plus de trois décennies plus tôt, celles du Front Populaire.

Aujourd'hui, cinquante ans plus tard, Jean-Claude Seine vit à Nîmes mais ses souvenirs restent aussi frais que s'il revenait des usines, ses rouleaux à développer dans la poche et la bouche pleine des récits de ces journées si particulières qu'il est encore aujourd'hui impossible de les oublier.

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