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Mai 68 dans l’œil des photographes : Gilles Caron et l'équipe de France-Soir
Mai 68, c'est aussi un album de photos emblématiques : Daniel Cohn-Bendit face à un CRS, des barricades en plein Paris, des slogans sur les murs. En cette année cinquantenaire, les occasions ne manquent pas de les revoir. Arrêtons-nous sur une expo des clichés de Gilles Caron et sur un livre ("Mai 68, l'envers du décor") qui racontent jour après jour le vent de révolte qui a soufflé sur la France.
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25.000 photos dans les archives de France-Soir
L'ouvrage "Mai 68, l'envers du décor" édité chez Gründ offre le regard du journal France-Soir. Durant tout le mois de mai 1968, les photographes du quotidien se relaient pour couvrir tous les aspects des événements : les manifestations, les violences, les grèves, mais aussi la vie quotidienne des Parisiens. Ces clichés, conservés à la Bibliothèque historique de la ville de Paris constituent un fond de plus de 25.000 images. A l'agence Roger-Viollet qui diffuse ces images, le responsable éditorial Dominique Lecourt a participé à la mise en valeur de ce patrimoine historique. Il explique :"Les photographes faisaient les trois-huit. Il y avait ceux du matin, ceux de la journée et ceux du soir. Pour couvrir les événements les plus violents qui avaient lieu le soir et la nuit, le journal envoyait les plus aguerris". Dominique Lecourt est frappé par la dureté qui émane des images : "C'est particulièrement violent. On sent la tension. Contrairement à ce qu'on pense, que Mai 68 c'était la liberté sexuelle, qu'on s'amusait."Certains soirs, les photographes de France-Soir prenaient jusqu'à 1.500 photos. D'autres jours où c'était plus calme, ils faisaient 200 à 500 photos.
Une profusion d'images "prêtes à photographier"
A l'Hôtel de Ville de Paris cette fois, une exposition gratuite montre les événements de Mai immortalisés par le photographe Gilles Caron. Le grand reporter travaille pour l'agence Gamma depuis deux ans quand éclatent les manifestations. Comme l'explique Michel Poivert, commissaire de l'exposition, Gilles Caron découvre en bas de chez lui les mêmes scènes qu'il a photographiées partout dans le Monde.Entretien : N.Lemarignier / D.Dahan
Pour Michel Poivert, Mai 68 c'est une révolution symbolique. Des femmes qui portent les drapeaux, des poings levés, des slogans, la figure de De Gaulle, le lanceur de pavés : il y a une profusion d'images "prêtes à photographier". Cette génération des années 60, c'est celle de la société du spectacle. Ce sont des manifestants qui attendent que le photographe soit là pour lever le poing. C'est la rencontre entre l'événement historique et sa représentation.
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