Mois de la photo 2014 : la Méditerranée, les amateurs et l'intime au programme
Les trois thèmes choisis irriguent la création photographique contemporaine, a estimé Jean-Luc Monterosso, directeur de la Maison européenne de la photographie et commissaire général de la manifestation, à la conférence de presse de présentation du mois de la photo. Ils traverseront une centaine d'événements et expositions.
La Méditerranée, vaste thème
La Méditerranée est un vaste thème, souligne l'historienne de la photo Giovanna Calvenzi, qui a été chargée de ce volet du Mois de la photo avec Laura Serani, commissaire d'expositions indépendante. Elles ont voulu l'aborder sous une multitude de facettes, celles du voyage, de la recherche des racines, du paysage, de l'architecture...
"Peut-on parler d'une photographie méditerranéenne", demande Laura Serani. Si chaque photographe présenté est le résultat d'un tissage singulier de facteurs, "finalement on s'est rendu compte qu'il existait quelque chose de commun aux regards des photographes qui travaillent autour de la Méditerranée" par rapport à l'engagement, à l'histoire, à la mémoire.
Entre autres Alberto Garcia-Alix, un des grands noms de la photographie espagnole, sera à la MEP, des photos de bord de mer seront exposées à l'Ecole d'archi Paris-Val de Seine, Isabel Muñoz à l'Institut Cervantes, l'Algérie de Bruno Boudjelal (Détours-retour) à la galerie du Pont-Neuf, Lucien Hervé à la Fondation Le Corbusier…
Des photographes anonymes aux amateurs célèbres
Thème tout aussi vaste, celui de la photographie amateur, puisqu'il commence avec les débuts de la photographie et parcourt toute son histoire, jusqu'aux dernières pratiques numériques. Il demande un gros travail d'investigation, fait remarquer Valérie Fougeirol, chargée de ce volet, qui aborde aussi bien le travail de photographes anonymes que celui d'amateurs célèbres, dénichés parmi des écrivains, des dramaturges, des acteurs…
On pourra ainsi voir la grande collecte de Michel Frizot à la MEP et d'autres "photos trouvées" à la Maison Robert Doisneau à Gentilly, les photos de l'artiste Carlos Cruz-Diez à la Maison de l'Amérique latine, celles de Michel Houellebecq au Pavillon Carré de Baudoin…
L'intime, au-delà de sa banalisation
Troisième thème, l'intime, au-delà de son "dévoiement" et de sa "banalisation" par Facebook où il est devenu purement "narcissique", selon le critique d'art Jean-Louis Pinte qui s'est occupé de ce troisième thème.
Pour lui, "on découvre l'intime dans le regard de l'autre" et le photographe "est l'artiste qui sait capter l'instant fragile, l'instant d'abandon et qui l'inscrit dans la mémoire". L'intime peut concerner beaucoup d'images, selon lui, au-delà du portrait et de l'autoportrait. "Le photographe véhicule une émotion qui porte vers le désir", dit-il, espérant le montrer avec les photos qu'il a sélectionnées.
Parmi elles, celles de William Eggleston à la Fondation Henri Cartier-Bresson, de Garry Winogrand au Jeu de Paume, de Klavdij Sluban à la Maison de Victor Hugo, de Michael Kenna sur Paris au Musée Carnavalet, d'Arno Rafael Minkkinen à la galerie Camera Obscura, de Roger Ballen à la galerie Karsten Greve…
Le Mois de la photo investira par ailleurs la Gaîté Lyrique pour trois jours de lectures de portfolios, rencontres, ateliers, projections, concerts (du vendredi 14 au dimanche 16 novembre).
Le programme complet sur le site du Mois de la Photo
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