Notre-Dame de Paris, le château de Versailles et la cité des 4 000 au cœur d'une exposition du photographe Jean-Gabriel Barthélémy : "Ce qui me touche, c’est le poids de l’histoire"
Pendant 30 ans, Jean-Gabriel Barthélémy a été le photographe des stars : Liz Taylor, Salvador Dali ou la princesse Diana, parmi beaucoup d’autres. Mais dans cette exposition qui ouvre sur le toit de la Grande Arche de la défense à Paris, pas de têtes couronnées mais trois lieux qui le fascinent.
"J’aime l’architecture, confie l'artiste qui, plus jeune, se disait qu’il aurait aimé être architecte. "Mais comme j’étais un peu cancre à l’école, je suis devenu photographe", s’amuse-t-il avant d’ajouter : "Ce qui me touche, c’est le poids de l’histoire".
Jean-Gabriel Barthélémy expose environ 80 photos dont de nombreux très grands formats. Elles ont été réalisées, à l’exception de celles prises à Notre-Dame, avec une chambre photographique [appareil photographique utilisant un dos numérique de grand format avec des capteurs supérieurs à 6 x 9 cm, jusqu'à 20 × 25 cm].
"Je voulais vraiment des très grands tirages parce qu’on a l’impression qu’on est dedans, qu’on va rentrer dans l’image. C’est ce que je voulais faire ressentir."
Jean-Gabriel Barthélémy, photographeà franceinfo
"À Versailles, j’ai vraiment travaillé avec une très grande chambre. Les tirages font 4m60 sur 4 ou 6m sur 4, précise l'artiste, donc il y a des endroits où vous avez l’impression que vous allez rentrer dans la salle que j’ai photographiée". C’est un Versailles intime que dévoile le photographe.
Des lieux auxquels le visiteur, à quelques exceptions près, n’a pas accès, comme les combles de la galerie des Glaces, la bibliothèque privée de Louis XVI ou l’intérieur du Belvédère, un pavillon qu’affectionnait particulièrement Marie-Antoinette. "Ce jour-là, se souvient le photographe, c’était un matin d’hiver donc il y a une brume. Je suis à l’intérieur du pavillon qui est très joliment décoré avec une décoration très florale. Il y a des scènes de nature en arabesque peintes sur les stucs, le sol est en marbre et les grandes portes-vitrées sont ouvertes. On devine en bas le lac du Belvédère. Il y a quelque chose d’assez poétique".
À Notre-Dame, Jean-Gabriel Barthélémy a commencé son travail deux ans avant l’incendie du 15 avril 2019. Ses photos témoignent de l’état dans lequel se trouvait alors la cathédrale, qu’il s’agisse de la flèche ou des arcs-boutants. "Vous avez plusieurs arcs-boutants qui partent de gauche à droite et qui s’appuient sur le mur, montre-t-il. Et là, vous voyez exactement l'ampleur des dégâts. C’est-à-dire que la pierre est mangée, on dirait presque de la dentelle. On est sur une partie mi- haute à l’extérieur de Notre-Dame. C’est la fragilité qui m’a vraiment frappé".
Après l’incendie, Jean-Gabriel Barthélemy est retourné à Notre-Dame, des photos spectaculaires où se mêlent la beauté et le drame, tout comme à la cité des 4 000 à la Courneuve où la poésie s’invite dans un hall d’immeuble dégradé à la faveur d’un rayon de soleil matinal capturé par le photographe.
Notre-Dame, Versailles, La cité des 4 000, une exposition à voir à Paris à la Grande Arche de la Défense jusqu’au 30 juin.
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