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Paul Senn : un photographe suisse humaniste du XXe siècle, témoin de son temps

Le couvent des Minimes de Perpignan présente jusqu'au 28 avril une grande exposition des photos de Paul Senn. Photojournaliste suisse, il a parcouru une Europe secouée par les conflits de 1930 à 1950. La guerre d'Espagne et l'exil sont au cœur de son travail. Mais ses photos donnent aussi à voir le dynamisme et les couleurs des Etats-Unis. Paul Senn, un photographe humaniste par excellence.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Affiche de l'exposition Paul Senn au Couvent des Minimes de Perpignan
 (Paul Senn)

La nouvelle exposition du Centre international de photojournalisme de Perpignan présente une centaine de clichés et une quizaine de reportages du photographe suisse Paul Senn (1901-1953). Ces documents retracent les voyages-reportages de celui qui aimait avant tout les hommes et les femmes frappés par la misère. 

Reportage : A. Cheron / P. Georget / C. Gregorius

Un témoin de son temps

Paul Senn voit le jour, au début du XXe siècle, en pleine éclosion de la photographie. Dès ses études il se tourne vers l'image, la communication ou la publicité. Il quitte sa Suisse natale vers 20 ans et s'installe à Lyon pour devenir graphiste. Deux ans après, il plonge véritablement dans la photo. Il devient photoreporter pour le journal suisse la Basler Nachrichten et commence à parcourir l'Europe. En 1937, il accompagne un convoi de secours lors de la guerre civile espagnole et fait un reportage qui paraît dans un numéro spécial de la Zürcher Illustrierte. C'est dans cette presse suisse illustrée très dynamique que Senn publie ses premiers reportages qui racontent une Europe en déshérence. Italie fasciste, guerre d'Espagne, Allemagne nazie, le photographe rend compte de l’actualité, Leica et Rolleiflex en main.
Enfants de la colonie de vacances de FIATWerke Turin bronzant sur la côte ligurienne, Noli, italie, 1948
 (Paul Senn)

Une photographie humaniste

Photographe des gens de peu, Paul Senn rend hommage à toutes ces personnes qui subissent les conflits armés ou les crises économiques à travers le monde. L'exposition du couvent des Minimes de Perpignan se visite comme on feuillette un livre d'histoire. Mais une histoire sensible composée d'hommes et de femmes au cœur d'une période trouble. Photographe humaniste, il va devenir ensuite reporter de guerre et témoin d’un après-guerre dont il tirera les lueurs d’espoir avec de merveilleuses photographies en couleur. 
Adolescents prenant un bain de soleil, Coney Island, New York, USA, 1946
 (Paul Senn)

Il a un regard tendre et humain, il photographie les gens non pas pour exploiter un artifice ou les mettre en situation scabreuse

Jean-François Camp
Vice-président du Centre International du Photojournalisme
 
Des soldats américains devant un bar, Paris, France, 1946
 (Paul Senn)

Des visages, des sourires

Paul Senn est aussi le témoin de la Libération et de la reconstruction dans le monde entier, en France, en Italie et beaucoup aux Amériques, qu’il parcourra longuement du Canada au Mexique en s’attardant aux États-Unis, dont le dynamisme et les couleurs le fascinent. C'est justement en couleur qu'il rend compte de la joie et de l'apaisement du monde.
Foule à la plage, Coney Island, New York, USA, 1946
 (Paul Senn)
L'essentiel du travail de Paul Senn est conservé à Berne en Suisse. Une partie le sera également désormais au Centre international de photojournalisme de Perpignan.

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