Photographie: Aris Messinis prix Bayeux des correspondants de guerre
Le conflit libyen a été le premier théâtre de guerre pour Aris Messinis, professionnel de l’image de 35 ans. Il s’y est rendu deux fois pour des missions d’un mois, au printemps et à l’automne 2011. Il y a photographié la bataille de Syrte opposant les derniers carrés de loyalistes aux forces opposantes, quelques jours avant la mort de Mouammar Kadhafi.
Une de ses images a fait le tour du monde : celle d’un homme jouant de la guitare au milieu d’une scène de fusillade.
"Ca a été une expérience effrayante, il faut prendre beaucoup de risques", se rappelle-t-il, "mais cela fait partie de notre travail en tant qu'agenciers, nous devons tout photographier, nous devons faire notre devoir d'informer".
De cette expérience de l'autre côté de la Méditerranée, il retient "la passion des gens pour la liberté et la tristesse de tant de vies perdues". « J'ai beaucoup travaillé là-bas avec un autre photographe, Manu Brado, qui a aussi été récompensé par le prix Bayeux (prix du public, ndlr), c'est important d'avoir un co-équipier dans ces situations dangereuses", raconte le journaliste grec.
Dans son pays, abimé par la crise économique, Aris Messinis photographie les manifestations quasi quotidiennes sur la place centrale d’Athènes.
"Aris a une capacité d'analyse des situations vraiment extraordinaire et je vais toujours le consulter avant d'aller couvrir une manifestation sur la place Syntagma", témoigne Isabel Malsang, la directrice du bureau de l'AFP à Athènes. "Il connaît sa ville comme sa poche, a des contacts partout, il sait anticiper sur ce qui va se passer", ajoute la journaliste. "Il va aux manifestations avec son casque et son masque à gaz, il est au plus près", précise-t-elle.
Ses images de l’actualité grecque ont été exposées au festival Visa pour l’image de Perpignan. Si son travail de reporter de guerre est désormais reconnu, Aris Messinis ne veut pas minimiser les autres pans de l'actualité. Pour lui, "toute histoire est une bonne histoire, du sport à la politique en passant par l'architecture".
Le 19e prix Bayeux-Calvados a été décerné à Javier Espinosa (El Mundo) pour la presse écrite, Jeremy Bowen (BBC News) pour la radio et Nic Robertson (CNN) pour la télévision. Ils ont tous les trois été récompensés pour leur travail en Syrie.
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