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Pierre et Gilles au Havre : rétro en "Clair-obscur" d'un duo artistico-amoureux

A l’occasion des 500 ans de la ville, le MuMa du Havre propose "Clair-obscur", une grande rétrospective consacrée au duo Pierre et Gilles. Du 27 mai au 20 août 2017, une centaine d’œuvres allant de la fin des années 70 à nos jours sont exposées à travers des mises en scène qui sont à l’image de l’univers des deux artistes photographes, à la fois sophistiqué et pétri de culture populaire.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Pierre et Gilles devant l'une des cabanes de plage installées dans la grande nef du MuMa au Havre.
 (France 3 Culturebox)

En proposant cette rétrospective qui est aussi une carte blanche, Le MuMA offre l’occasion au public de découvrir toutes les facettes de Pierre et Gilles. En quarante ans d’existence, le duo artistique et amoureux a créé une iconographie immédiatement reconnaissable, où photo et peinture se mélangent autour de grandes thématiques qui servent de jalons au parcours de l’exposition : l’univers marin, les actrices et artistes confirmés, l’imagerie religieuse catholique, la mythologie, les autoportraits...
 

"40 ans – Autoportrait" ( 2016) : la photo présentée dans une des cabanes de plage a été réalisée pour fêter les 40 ans de vie commune et de travail commun.
 (France 3 Culturebox)

Trois installations, trois univers 

Pour cette rétrospective, Pierre et Gilles ont imaginé trois univers différents. Le premier est une installation imaginée dans la grande nef du MuMA à partir des cabanes de plage typiques de la ville du Havre. Chacune des 5 cabanes accueille une œuvre emblématique de Pierre et Gilles. Une installation qui allie référence à la ville, esthétisme et questions pratiques : "Par rapport à notre travail de photographie, il fallait trouver des astuces pour protéger les œuvres de la lumière mais sans fermer l’espace. On a eu cette idée de cabanes de plage" confie Gilles Blanchard, pour qui les cabanes sont un symbole important : il est né au Havre !
 
Second univers, plus "classique" dans la Grande nef : le MuMA a invité Pierre et Gilles à signer un accrochage réalisé à partir d’une trentaine œuvres puisées dans la collection du musée. Les deux artistes ont choisi des toiles de Monet, Boudin, Pissarro, essentiellement des paysages mais aussi des scènes d’intérieur chères à Boudin ou Vialat.
  (France 3 Culturebox)
Enfin troisième et dernier univers, le plus personnel sans doute, baptisé "salle-souvenirs" où sont présentés des objets personnels, parfois insolites, des dessins, photos et des œuvres de jeunesse qui témoignent du parcours des deux artistes avant leur rencontre à la fin des années 70.

Reportage lors des derniers préparatifs de l'expo : France 3 Baie de Seine - B. Drouet / C. Behr / R. Méheust

40 ans d’une complicité amoureuse et artistique

Pierre Commoy et Gilles Blanchard se sont rencontrés à Paris en 1976. Le premier est né en 1950 à La Roche-sur-Yon, le second en 1953 au Havre où il sera élève à l’école des Beaux-arts. Pierre lui, fait des études de photographie à Genève. En 1972, il vient sur Paris et travaille pour Rock & Folk, Interview, Façade et Dépêche Mode. La même année, Gilles s’installe à Paris où il continue sa collection de photomatons, débutée à l’âge de quinze ans.

Pierre le photographe, Gilles le peintre

Les deux hommes se rencontrent lors d’une soirée donnée par Kenzo. C’est le début d’une belle (et longue) histoire d’amour et d’une tout aussi longue collaboration artistique. Leur première œuvre commune : des photographies d’amis grimaçants, sur fonds colorés, inspirées des photomatons de Gilles. Une fois tirées, ces photos semblent un peu pâlichonnes. Gilles décide de les rehausser à la peinture. A partir de là, chacun aura son "rôle" : Pierre sera le photographe, Gilles le peintre.

Ils travaillent dans leur appartement du Pré-Saint-Gervais où ils ont aménagé un studio photo et un atelier de peinture. Ils créent eux-mêmes les décors, faisant parfois appel à des coiffeurs, maquilleurs ou stylistes mais le moins possible. Un travail quasi artisanal auquel ils tiennent beaucoup et qui contraste avec le côté très sophistiqué de leurs photos.  

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