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"Pierre et Gilles : La Fabrique des Idoles" : quand 110 icônes musicales investissent la Philharmonie

Jusqu'au 23 février, une exposition à la Philharmonie de Paris explore l'univers de Pierre et Gilles. De quoi redécouvrir le travail à quatre mains d'un duo d'artistes iconique.

Article rédigé par franceinfo Culture - Mélisande Queïnnec
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
L'exposition réunit une centaine d'œuvres représentatives d'une carrière longue de plus de quarante ans. (PIERRE ET GILLES)

Pierre et Gilles, deux prénoms pour une seule entité. L'un photographie, l'autre peint, nous offrant des centaines de portraits délicieusement kitsch, que la Philharmonie de Paris propose de découvrir en musique.

Le duo d'artistes Pierre & Gilles célébrés à la Philharmonie de Paris
Le duo d'artistes Pierre & Gilles célébrés à la Philharmonie de Paris Le duo d'artistes Pierre & Gilles célébrés à la Philharmonie de Paris (France 3)

Plus de 40 ans de créations hautes en couleur

De Juliette Gréco à Lio, de Serge Gainsbourg à Conchita Wurst, de Clara Luciani à Stromae, des générations de célébrités sont passées devant l'objectif de Pierre Commoy, avant que Gilles Blanchard ne les sublime d'un coup de pinceau. Garçonne, Sylvie Vartan pose un regard de braise sur l'objectif des deux artistes. Lio, royale, se dévoile en figure religieuse. Arielle Dombasle se mue en nymphe auréolée de lumière. Quant à Nina Hagen, elle apparaît provocante, toute de vinyle vêtue, dans un boudoir aux couleurs criardes. Autant de portraits à admirer au Musée de la musique de la Philharmonie de Paris.

Pierre et Gilles ne cachent pas leur admiration pour Sylvie Vartan. (Comme un garçon, 1996) (PIERRE ET GILLES)

Chaque détail, chaque rai de lumière ont été imaginés avec soin par le duo, qui propose des peintures d'une extrême variété. Même les cadres, entièrement fabriqués à la main, sont indissociables des œuvres qu'ils enjolivent. A travers une multitudes d'objets de leur collection et une chambre à la gloire de Sylvie Vartan, Pierre et Gilles nous offrent une immersion dans leur imaginaire et dans leur atelier du Pré Saint-Gervais (93). 

Pierre et Gilles à la Philharmonie (Mélisande Queinnec)

Un casque sur les oreilles, des étoiles plein les yeux

Le travail des deux artistes n'avait jamais été exposé avec une telle attention portée à sa dimension musicale. En 1976, Pierre et Gilles se rencontrent à une soirée. Un coup de foudre artistique qui les conduira, dans les années 1980, à réaliser plusieurs clips et à décorer les pochettes des premiers albums d'Indochine. Plus de quarante ans après, la musique continue de les fasciner. 

Piere et gilles à la Philharmonie (Mélisande Queinnec)

Dans l'audioguide, des chansons, soigneusement choisies par les artistes et liées aux œuvres exposées. On arpente ainsi une galerie aux murs couverts de paillettes, bercé par les voix de Dolly Parton, Sheila, Juliette Gréco, Etienne Daho ou Iggy Pop. Et les visiteurs sont enthousiastes : "J'ai pris une claque", nous confie l'un d'entre eux, venu du Nord de la France pour admirer les portraits de ceux qu'il admirait adolescent.

Marilyn Manson et Dita Von Teese, "Le Grand Amour". (PIERRE ET GILLES)

Des icônes religieuses aux portes de l'Enfer

En plus du lien - dense - entre art visuel et musique, trois espaces représentent les grandes thématiques du travail de Pierre et Gilles : fête, mythologie, rêve et cauchemar. Un cheminement qui met en lumière leur attrait marqué pour le sacré, les figures bibliques et la peinture classique. Les musiciens et chanteurs sont transformés en idoles, adulés, adorés par leurs fans à la manière des icônes religieuses.

Kylie Minogue endosse le costume de la première sainte catholique australienne (Sainte Mary MacKillop, 1995) (PIERRE ET GILLES)

Dans le casque gronde Para-noir de Marilyn Manson ou encore Born in Xixax de Nina Hagen - enfin, on quitte l'Eden pour l'abîme. L'Enfer selon Pierre et Gilles n'est jamais manichéen. Le duo rejette les conventions sociales et propose une vision nouvelle, onirique, de ce lieu de perdition. Les 110 portraits de cette "fabrique des idoles" revisitent la peinture religieuse classique et rendent un magnifique hommage aux plus grandes stars de la musique. Difficile, après une telle déambulation, de revenir à la réalité.

Nina Hagen, démoniaque. (PIERRE ET GILLES)

Exposition "Pierre et Gilles : la fabrique des idoles"
Jusqu’au 23 février 2020
Musée de la musique - Cité de la musique, 221 Avenue Jean Jaurès, Paris 19 (métro ligne 5 : Porte de Pantin)
Accessible du mardi au vendredi de 12h à 18h, le samedi de 10h à 20h et le dimanche de 10h à 18h. Fermée le lundi.

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