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Prix Bayeux : Jon Randal revient sur 40 ans de journalisme de guerre

Pendant quarante ans, il a sillonné la planète. Pour témoigner. Dans le petit monde des correspondants de guerre, Jonathan Randal est une légende. Cet américain francophile et francophone, a couvert les plus grands conflits du XXe siècle. Une carrière exceptionnelle qui lui a valu d'être désigné président du jury de la 21e édition du Prix Bayeux des correspondants de guerre.
Article rédigé par Sophie Granel
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
En 40 ans de carrière, Jon Randal a été le témoin des plus grands conflits du XXe siècle.
 (Capture d'écran)
Reportage : C.Duponchel / R.Mauger / J.Ledoyen
Un témoin. C'est ce que Jon Randal voudrait que l'on retienne de lui. Depuis le début des années 60, ce natif de Buffalo dans l'état de New York, n'a cessé de parcourir le monde pour raconter une histoire ou plutôt, pour raconter l'Histoire.

De ses débuts à Time Magazine en 1961 jusqu'à sa collaboration avec le Washington Post où il termine sa carrière de reporter à l'aube de l'an 2000, Jon Randal a tout vu. Le pire comme le meilleur. Mais souvent le pire. Ses reportages sur le Vietnam et plus tard sur la guerre du Liban, resteront gravés dans les annales du journalisme de guerre. Aujourd'hui encore, à plus de 80 ans, son nom fascine. Pour les reporters de guerre il est une légende.

Une vie au service de l'Information

Auteur de plusieurs ouvrages à succès*, Jon Randal refuse de publier ses mémoires. Lui qui a passé sa vie à tutoyer l'Histoire, ne veut pas raconter la sienne. Sans intérêt selon lui. Les correspondants de guerre sont au service de l'information, ils n'en sont pas acteurs. Un rôle que l'on tenta de lui faire endosser de force en 2002. Cette année là, le Tribunal Pénal International veut le faire témoigner dans le procès de dirigeants serbes de Bosnie. Il refuse invoquant la neutralité indispensable au reporter de guerre pour remplir sa mission. Une neutralité, une liberté de témoigner aujourd'hui disparue. Pour Jon Randal, les récentes décapitations de journalistes par des terroristes djihadistes le prouvent : les correspondants ne sont plus des témoins mais des cibles et actuellement, il n'encouragerait pas des jeunes à faire ce métier qu'il continue pourtant d'adorer. 

Les rencontres Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre se poursuivent jusqu'au 14 octobre.

* "Oussama : la fabrication d'un terroriste" (Albin Michel, 2004), "La tragédie du Liban" (Grasset, 1984)...

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