"Clergue in America", l'oeil de Lucien au Palais de l'Évêché
1961. Lucien Clergue a 27 ans. Il vient présenter une rétrospective de son travail au Muséum d'art Moderne (MoMA) de New York. Pour le jeune homme, c'est un choc esthétique : "J'arrivais d'Arles, une ville romaine tout en rondeurs. Voilà que je tombais dans le carré de l'architecture. Ca a changé ma vision des choses" raconte celui qui est aujourd'hui âgé de 76 ans. Son histoire d'amour avec les Etats-Unis l'a conduit à y séjourner jusqu'à quatre fois par an. La ville de New York en particulier le booste, l'inspire et il dit souvent qu'ici, son travail est plus respecté qu'en France. Il faut dire qu'au pays de l'Oncle Sam, la photo a été reconnue très tôt comme un art à part entière. Pour preuve : en 1961, le jeune homme doit traverser les salles de photographies au MoMA pour aller voir "Guernica" de Picasso, son ami. A l'époque, en France, la photo ne bénéficie pas d'une telle reconnaissance. Alors, quand il rentre au pays, Clergue persuade le conservateur des musée d'Arles d'investir dans l'art photographique. Aujourd'hui, le fonds arlésien est devenu une référence avec 4500 oeuvres répertoriées. Grâce à son travail outre-atlantique, Lucien Clergue a pu faire venir ses homologues américains aux Rencontres Photographiques : Ansel Adams, André Kertesz, Robert Mapplethrope ou encore Joyce Tenneson. En décembre 2010, il était encore aux U.S.A. pour photographier un modèle, une femme (sa grande passion). "Mais les nus à mon âge, ça fait un peu vieux grigou. Je vais me tourner vers le portrait". On a hâte de voir le résultat.
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