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"Les incendiaires" : les enfants des rues de Casablanca dans l'objectif de Souad Guennoun
Le Sémaphore à Nîmes accueille "Les Incendiaires" de la photographe marocaine Souad Guennoun jusqu'au 22 décembre. Une exposition qui raconte la misère des enfants des rues de Casablanca, dénonçant une réalité sociale et révélant un autre visage du Maroc.
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Temps de lecture : 2min
Reportage : P. Barbes / A. Ployart / E. Bortayre
"J'ai vu des scènes de gens normaux qui allaient au travail le matin et qui ne comprenaient pas que je puisse parler à un enfant qui dormait dans la rue ; certains étaient même violents avec eux et leur donnaient des coups (...) j'avais un devoir de protéger ma photo et ces enfants", témoigne la photographe. L'exposition "Incendiaires" est à découvir au Sémaphore à Nîmes jusqu'au 22 décembre 2015.
D'autres clichés de Souad Guennoun sont à découvrir à la Bibliothèque Universitaire Vauban à Nîmes, jusqu'au 31 janvier 2016 dans le cadre de l'exposition "Printemps photographique Maroc 2015" qui regroupe le travail de plusieurs photographes marocaines.
Architecte de formation, Souad Guennoun a d'abord manié l'objectif pour réaliser des photos d'architecture à Casablanca. Son intention était de montrer et laisser des traces d'un riche patrimoine et de sauvegarder la mémoire des bâtiments anciens très souvent voués à la démolition. Au fil de ses travaux Souad Guennoun change d'objectif et oriente son focus sur la misère des enfants des rues de Casablanca qu'elle croise au quotidien. Des enfants rejetés et considérés comme des criminels par la population.
"J'ai vu des scènes de gens normaux qui allaient au travail le matin et qui ne comprenaient pas que je puisse parler à un enfant qui dormait dans la rue ; certains étaient même violents avec eux et leur donnaient des coups (...) j'avais un devoir de protéger ma photo et ces enfants", témoigne la photographe.
Des photos d'architecture aux clichés engagés
Dorénavant, toute son attention est porté sur ces gosses des rues qu'elle va surnommer "Les Incendiaires". Une traduction de deux termes des rues signifiant "haragas" et "chamkaras" pour désigner ceux qui brûlent leurs papiers, leur identité et pire encore leur mémoire et leur moi intérieur, et qui tentent de rejoindre clandestinement l'Espagne (proche des frontières), eldorado fantasmé, prompte à mieux les protéger. Une réalité affligeante qui fera d'elle une photographe et documentariste militante et engagée.
Souad Guennoun détourne son objectif de sa vocation première pour témoigner de leurs conditions et dénoncer injustices et violences dont ils sont victimes au quotidien. Elle débute alors un travail d'écritures et de relevés pour l'association Bayti qui aide ces enfants à une réinsertion dans la société marocaine.
Membre de l'association ATTAC Maroc, Souad Guennoun porte un regard critique sur des thématiques épineuses : émigration clandestine, luttes sociales, enfants des rues, arnaques et méfaits du micro crédit... des témoignages qui révèlent certaines réalités sociales au Maroc.
Souad Guennoun détourne son objectif de sa vocation première pour témoigner de leurs conditions et dénoncer injustices et violences dont ils sont victimes au quotidien. Elle débute alors un travail d'écritures et de relevés pour l'association Bayti qui aide ces enfants à une réinsertion dans la société marocaine.
Membre de l'association ATTAC Maroc, Souad Guennoun porte un regard critique sur des thématiques épineuses : émigration clandestine, luttes sociales, enfants des rues, arnaques et méfaits du micro crédit... des témoignages qui révèlent certaines réalités sociales au Maroc.
Cinéma Le Sémaphore
25 Rue Porte de France, 30900 Nîmes
04 66 67 83 11
D'autres clichés de Souad Guennoun sont à découvrir à la Bibliothèque Universitaire Vauban à Nîmes, jusqu'au 31 janvier 2016 dans le cadre de l'exposition "Printemps photographique Maroc 2015" qui regroupe le travail de plusieurs photographes marocaines.
Bibliothèque Universitaire
Site Vauban
Rue du Dr Georges Salan, 30000 Nîmes
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