Cet article date de plus de cinq ans.

Raymond Depardon invité d'honneur des Rencontres sahariennes de Saint-Poncy

Pour cette 9e édition des Rencontres sahariennes d’Auvergne, les organisateurs ont convié le célèbre photographe et réalisateur. Au programme : rencontres et projections de films.  

Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le photographe et réalisateur Raymond Depardon (JOSSELIN CLAIR / MAXPPP)

Depuis vingt ans, des amoureux du Sahara se retrouvent tous les deux ans dans le Cantal pour partager leur passion commune aux Rencontres sahariennes. Ils sont géographes ou artistes. Parmi eux cette année, un invité d'honneur : le photographe et réalisateur Raymond Depardon passionné par le désert.

Depardon aux rencontres sahariennes du Cantal
Depardon aux rencontres sahariennes du Cantal Depardon aux rencontres sahariennes du Cantal

Le désert : source d'inspiration inépuisable

De la Mauritanie à l’Érythrée, du Niger au Tchad, Raymond Depardon trouve un certain réconfort dans le désert. Un refuge où le documentariste puise son inspiration.  "Moi, je vois des films à faire lorsque je suis dans le désert", raconte-t-il. En 50 ans, il a réalisé des films, des séries photographiques qui racontent la vie des peuples nomades.

Une rencontre qui marque le début de sa carrière

C'est à l'âge de 18 ans que Raymond Depardon rencontre pour la première fois le désert. Le jeune photographe de presse, alors pigiste pour l'agence Dalmas, est envoyé en Algérie pour un travail documentaire sur la résistance du corps humain à la chaleur. C'est alors une révélation. Au contact des éleveurs il retrouve ses origines rurales du centre de la France. 

Est-ce qu'il y a énormément de différences entre les charolaises et les chameaux ?

Raymond Depardon

Photographe

Un jour, il part avec une section de recherche militaire pour retrouver des appelés du contingent qui étaient partis chasser la gazelle et qui s’étaient perdus dans le désert. Au final, l’expédition retrouve trois survivants, les quatre autres ont été mangés par le soleil. Depardon fait une bobine de Rolleiflex. "Mais c’était en 1960, c’était la guerre, on était en pleine censure, on m’a demandé de donner les films. À l’agence, les photographes un peu voyous m’avaient donné une consigne : tu ne donnes jamais tes films", raconte le photographe 

Depardon : Le captif du désert 

Lorsqu’il décide, au début des années 1990 de réaliser La Captive du désert, Depardon souhaite restituer certaines images qui lui restent de ses précédents reportages sur les nomades Toubous au nord du Tchad. Le film raconte la prise d'otage par ce groupe révolutionnaire de l'ethnologue française Françoise Claustre dans les années 1970. On y voit Sandrine Bonnaire, qui joue le rôle de la prisonnière, seule au milieu des nomades, ballottée de grotte en grotte. Le désert apparait alors dans tout ce qu'il a d’épuisant. 

Raymond Depardon : une vie en images 

Né le 6 juillet 1942 à Villefranche-sur-Saône d'une famille d'agriculteurs, Raymond Depardon fait ses premières photos dans la ferme de ses parents en 1954. Il arrive à Paris à seize ans pour travailler comme assistant du photographe Louis Foucherand puis il entre à l'agence Dalmas deux ans plus tard. Il couvre la guerre d'Algérie et accomplit son service militaire. En 1967, il fonde avec Gilles Caron, Hubert Henrotte et Hugues Vassal l'agence Gamma, première agence de photographes indépendants. Il réalise son premier court-métrage en 1969 lors des funérailles de Ian Palach à Prague. Depuis, il a réalisé une vingtaine de films et publié de nombreux ouvrages et s'est imposé comme une figure de référence de la photographie en France.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.