Photographe et cinéaste, Raymond Depardon expose à Lyon les clichés réalisés dans sa jeunesse alors qu'il couvrait plusieurs Jeux Olympiques. Plus connu pour ses reportages de guerre puis son travail sur la paysannerie française, le reporter montre que quel que soit le sujet, le regard d'un grand photographe est très personnel et reconnaissable.
C'est le genre d'exposition qui rend humble tout photographe amateur. Elle le met en face d'une évidence : quel que soit le sujet qu'il traite, un grand photographe laisse sur ses clichés l'empreinte de son propre regard.
Au passage, elle met en pièce le mythe de l'objectivité photographique. Quand Raymond Depardon photographie les athlètes des Jeux Olympiques, il le fait comme lorsque son appareil est braqué sur les acteurs d'un conflit, au Vietnam comme au Liban, ou sur les paysans qu'il rencontre dans les campagnes françaises. Ce qui compte alors encore plus que le contexte, c'est l'humain, avec son regard, son expression, sa place dans l'image et dans le monde.
Reportage : J. Sauvadon / JC Adde / W. Vadon
Au final, qu'on le veuille ou non, le cliché de Nadia Comaneci concentrée sur sa poutre comme celui de Bob Beamon à Mexico en 1968 sont des images de Raymond Depardon avant même d'être des photos de sports. C'est une grâce dont jouissent peu de photographes. Et c'est cela que la photographie est bien un art, et pas seulement une technique de reproduction du réel.
"JO : Depardon et le Sport" Galerie de l'Institut Lumière
3, rue de l'Arbre-Sec
69001 Lyon
jusqu'au 9 février 2015
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