Mérignac Photo 2019 : regards croisés de deux photographes, un Japonais et un Bordelais, entre réalisme et poésie
Mérignac Photo propose deux expositions en parallèle, celle d'un Japonais capturant en noir et blanc le quotidien de minorités de son pays et celle d'un Bordelais mettant en scène des éclats de vie.
Mérignac Photo, l'ex biennale devenue manifestation annuelle propose en parallèle deux expositions très différentes.
Ikko Narahara est japonais. A 88 ans, son nom compte parmi ceux des grands photographes de son pays. Il s'attache depuis de nombreuses années à immortaliser le quotidien de minorités de son pays, comme celle des Chrétiens japonais ou des femmes emprisonnées.
Sans jamais sombrer dans le misérabilisme, Narahara parvient à saisir le moment juste, l'instant fugace, celui qui se situe exactement entre l'"encore trop tôt" et le "déjà trop tard", celui qui fait le photographe. Cette justesse dans le cliché se décline au fil de l'exposition. Si chacune des photos se révèle juste, leur juxtaposition démontre qu'on a bien en face de soi une oeuvre et non une accumulation d'images.
La démarche du Bordelais Benjamin Juhel se situe presque à l'opposé de celle de son confrère japonais. Lui ne photographie pas ce qui préexiste. Il compose une image avec un décor et des personnages figés dans une situation fictionnelle. Il illustre cette scène avec une phrase qui pourrait être tirée d'un film ou d'une interview. Chacun de ses clichés pourrait être un photogramme, ces photos tirées des films, que l'on exposait autrefois à l'entrée des salles de cinéma. Chacune raconte une histoire que le spectateur peut compléter à sa guise, selon sa propre imagination.
Expositions dans et devant la Vieille Eglise de Mérignac jusqu'au 15 décembre 2019.
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