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Rencontres d'Arles 2018 : de Robert Frank à 1968, notre sélection en images

Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Cette année, cinquante ans après 1968, les Rencontres de la photographie d'Arles se penchent sur les images de cette année particulière, du mai parisien à l'assassinat de Robert Kennedy. Elles s'intéressent aussi aux Etats-Unis, avec une grande rétrospective Robert Frank, à la réalité virtuelle et aux spiritualités, au "monde tel qu'il va", de Grozny à Cuba. Notre sélection de douze expositions.

Rencontres d'Arles

La rétrospective de Robert Frank est l'exposition à ne pas rater à Arles cette année. Alors que son livre "Les Américains", un des grands ouvrages de l'histoire de la photographie, est republié chez Delpire, l'exposition se penche sur l'évolution du style expressif de l'artiste helvéto-américain, et dévoile des photographies réalisées dans les années 1950 alors qu'il travaillait à son grand projet et  jamais publiées, ainsi que des séries réalisées en Suisse, son pays natal, en Europe et en Amérique du Sud. Ici, photo Robert Frank, "New York City", 1950, avec l'aimable autorisation de l'artiste et de la Collection Fotostifltung Schweiz
 (Rencontres d'Arles)
Le Britannique Paul Graham a commencé par faire de la photographie documentaire dans son pays, notamment sur les chômeurs, avant de partir pour les Etats-Unis. L'exposition "La blancheur de la baleine" rassemble trois de ses séries américaines, sur ses premières impressions, sur l'Amérique de tous les jours et sur l'énergie frénétique de Manhattan. Ici, Paul Graham, "New Orleans", série "A shimmer of possibility" (un scintillement de possibilités", 2003-2006. Avec l'aimable autorisation de Pace/Mac Gill Gallery, New York ; Carlier / Bebauer, Berlin . Anthony Reynolds Gallery, Londres
 (Rencontres d'Arles)
Raymond Depardon a effectué de nombreux reportages aux Etats-Unis. 1968 à Chicago, la convention démocrate est assiégée par les manifestations anti-guerre au Vietnam. Eté 1981, le photographe est à New York et envoie chaque jour une image et une légende à Libération. 1982, il sillonne l'Ouest des USA. 1999, il se plonge dans les paysages grandioses de l'Arizona, du Montana et du Dakota. Les Rencontres exposent 75 photographies réalisées lors de ces séjours, ainsi que deux courts métrages. Raymond Depardon, "Manhattan", New York, 1981, avec l'aimable autorisation de Raymond Depardon / Magnum Photos
 (Rencontres d'Arles)
Laura Henno, prix 2007 aux Rencontres, revient avec un travail sur une cité perdue, Slab City, au cœur du désert californien, un campement mythique de marginaux, où elle s'est immergée pendant deux mois et où elle a découvert des personnages qui naviguent entre rêve d'un avenir radieux et fuite dans l'idée d'un au-delà meilleur. Laura Henno, "Revon et Michael", Slab City (USA), 2017, avec l'aimable autorisation de l'artiste et de la galerie Les Filles du Calvaire
 (Rencontres d'Arles)
Les archives de la préfecture de police de Paris montrent les journées de mai de l'autre côté des barricades. Les affiches des Beaux-Arts, des documents, des livres et des images de Paris-Match ou des agences Gamma-Rapho-Keystone montrent le contexte social, culturel et politique de l'année 1968, où la France a connu sa plus grande grève générale de tous les temps. Avec aussi le travail de l'artiste argentin Marcelo Brodsky. Ici, Manifestation du 6 mai 1968. Reportages sur les barricades construites par les étudiants. Service de la mémoire et des Affaires culturelles. Avec l’aimable autorisation de Préfecture de Police de Paris. 
Le 8 juin 1968, trois jours après son assassinat, le corps de Robert F. Kennedy était transporté en train de New York à Washington. L'exposition suit ce dernier voyage, avec les photos prises depuis le train par Paul Fusco des Américains endeuillés le long du parcours, et avec des photos amateurs réalisés à l'extérieur et réunies par Rein Jelle Terpstra. Ici, Paul Fusco/Magnum Photos, sans titre, série RFK Funeral Train, 1968. Avec l’aimable autorisation de la Danziger Gallery
 (Rencontres d'Arles)
A la recherche de la présence africaine en Amérique, Cristina de Middel & Bruno Morais sont partis, du Bénin à Cuba, le Brésil et Haïti, sur les traces d'Esù, divinité Yoruba qui incarne la force dynamique, la première à être invoquée dans les cérémonie, gardien des ruelles, de la croisée des chemins, des marchés.
Ici, Cristina de Middel & Bruno Morais, "sans titre", série "Minuit à la croisée des chemins", Brésil, 2016, avec l'aimable autorisation des artistes
 (Rencontres d'Arles)
Bars à la mode, instituts de beauté et 4x4 de sport flambant neufs : on ne croirait pas que la guerre faisait rage à Grozny il y a moins de dix ans. Mais les plaies de la Tchétchénie sont toujours béantes, nous racontent trois femmes, à travers neuf thèmes ("neuf villes"). Ici, des femmes de ménage nettoient le sang des escaliers du Parlement à Grozny, après que quatre kamikazes se sont fait exploser le 19 octobre 2010, provoquant la mort de trois autres personnes. Avec l’aimable autorisation de Grozny : Neuf villes.
René Burri a été fasciné par les pyramides depuis son premier voyage en Egypte en 1958, avant de voir celles du Mexique ou du Guatemala. Il en a adopté la forme triangulaire dont il a peuplé ses images, des toits des maisons aux tipis et aux jardins zen. Féru de géométrie, le photographe suisse en voyait partout et en couvrait ses carnets de dessins. Ici, Canada, Montréal, 1967
 (René Burri/Magnum Photo. Fondation René Burri Courtesy Musée de l'Elysée)
Les braques de Weimar sont au centre de l'art de William Wegman, mais s'agit-il vraiment de chiens, dans ces impressions Polaroid géantes ? On y voit une femme au foyer, un astronaute, un avocat, un prêtre, un ouvrier agricole, voire un promeneur de chiens… nous, quoi ! Ici, William Wegman, "Décontracté", 2002. Avec l'aimable autorisation de l'artiste
 (Rencontres d'Arles)
Pigalle fin des années 1970 pour l'une, le Barrio Chino de Barcelone dans les années 1990-2000 pour l'autre, Jane Evelyn Atwood et Joan Colom ont arpenté les trottoirs et raconté la rue comme un théâtre du quotidien d'humanités populaires et vagabondes en voie de disparition. Ici, Colom "Gent del carrer", 2001 Avec l’aimable autorisation de Foto Colectania Collection - Atwood "Pigalle, Paris, France, 1978-1979". Avec l’aimable autorisation de l’artiste.
 (Rencontres d'Arles)
Entre rêves et béton, dans les années 1960-1970, l'Etat aménage le delta du Rhône. L'exposition se penche sur trois lieux, le site industriel de Fos-sur-Mer, la station balnéaire de la Grande Motte et la Camargue, terre à préserver grâce à la création d'un parc naturel régional. Trois sites qui reflètent les utopies politiques et sociales de l'époque. Avec des photographies de Philippe Andrieu, Lewis Baltz, Lucien Clergue, Jean Dieuzaide entre autres. Ici, En Camargue, le repiquage du riz à la main, vers 1965 (exposition Paradisiaque !) Avec l'aimable du Musée de la Camargue / PNRC
 (Rencontres d'Arles)
La semaine d'ouverture des Rencontres d'Arles, c'est du 2 au 8 juillet, avec des visites commentées des expositions, des débats, des soirées de projections, des lectures de portfolios, des signatures... Sans oublier les soirées du off (Voies Off) dans la cour de l'archevêché.
Et les expositions se poursuivent tout l'été, jusqu'au 23 septembre.

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