Rencontres de la photographie d'Arles : 50 expositions pour la 50e édition
Les Rencontres de la photographie d'Arles fêtent, du 1er juillet au 22 septembre, leur cinquantième édition avec cinquante expositions, en hommage aux trois fondateurs, Lucien Clergue, Michel Tournier et Jean-Maurice Rouquette.
"Comment célébrer les cinquante années écoulées, tout en prospectant pour les cinquante prochaines ?", s'étaient demandé les organisateurs des Rencontres d'Arles, et en particulier leur directeur Sam Stourdzé.
Hier et demain
Les 50e Rencontres d'Arles qui débutent ce 1er juillet reviendront sur ces cinquante ans de festival mais s'intéresseront également à de nouvelles façons de faire de la photographie.
Exemples : avec Valérie Belin et ses "Painted Ladies", sortes de "peintures photographiques" de figures féminines archétypales, ou le Canadien Yann Pocrea, qui imagine une installation immersive où une photographie monumentale de cathédrale laisse passer des rayons de lumière.
"Happy Birthday"
Quelques chiffres d'abord : au cours du demi-siècle écoulé, on a pu voir 1234 expositions, 1782 artistes sans compter les expositions collectives, assister à 252 soirées !
"Happy Birthday !" Pour rendre hommage à la première édition, les Rencontres proposent une exposition du photographe américain Edward Weston (1886-1958) identique à celle de la première édition du festival en 1970, en dialogue avec des photographies de Lucien Clergue. Et puis les Rencontres puisent dans leur collection, soit plus de 3300 images données par les photographes passés à Arles et accumulées au fil des ans. Une sélection de ces images racontera cinquante ans de festival.
Arles s'intéressera au corps, avec une exposition consacrée à la photographe tchèque Libuse Jarcovjàkovà, "sorte de Nan Goldin de l'est en noir et blanc" avait expliqué Sam Stourdzé lors de la présentation en mars dernier, qui combine "poésie et crudité" dans ses images de la rue, de la nuit, du sexe, de l'amour, de la dépression. On sera toujours dans l'ex-Europe socialiste avec seize photographes est-allemands des années 1980. Et puis au sud avec quatre photographes de la Movida espagnole, dont notamment Alberto Garcia Alix.
Royaume-Uni et habitat
Le Royaume-Uni est très présent avec les chefs-d'œuvre de la bibliothèque de Martin Parr, récemment acquise par la Tate et la fondation Luma. Tom Wood, tendre photographe des rues, des bus et des pubs de Liverpool, en montrera les "mères, filles et sœurs". Et on s'intéresse aussi à la maison britannique, "home sweet home", vue comme un lieu politique, à travers l'objectif de 33 photographes qui nous font entrer dans l'intimité de nos voisins d'outre-Manche, des années 1970 à nos jours.
La section "Habiter", un "état des lieux des espaces domestiques", s'intéresse aussi aux réalisations de l'architecte Fernand Pouillon en Algérie avec Daphné Bengoa et Léo Fabrizio. On peut par ailleurs revoir à Arles l'exposition présentée à l'automne à Montreuil, à la galerie Lumière des Roses sur la "zone", l'immense terrain vague qui entourait Paris et qui fut occupé progressivement à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle par des habitations de fortune.
Femmes et photographie "brute"
Les femmes sont bien présentes dans la sélection, avec par exemple Helen Levitt (1913-2009), grande photographe de rue américaine, qui s'est particulièrement intéressée aux enfants et aux quartiers défavorisés de New York. Elle sera à l'Espace Van Gogh, avec 130 clichés dont des inédits. On pourra découvrir les photos inédites faites par Germaine Krull (1897-1985) au cours d'une traversée de l'Atlantique en bateau avec André Breton, Jacqueline Lamba, Claude Lévi-Strauss, Victor Serge, Wifredo Lam, Anna Seghers.
Impossible d'évoquer toutes les cinquante expositions mais on signalera encore Photo/Brut, "une des expositions les plus ambitieuses" de la 50e édition des Rencontres d'Arles, selon Sam Stourdzé dans sa présentation à la presse. Elle rassemble 300 images d'auteurs autodidactes, produites en dehors des circuits artistiques, souvent dans un cadre asilaire, qui pourraient relever de ce qu'on appelle "l'art brut".
La semaine d'ouverture, avec ses soirées de projection, ses débats, ses rencontres, ses lectures de portfolios, a lieu du 1er au 7 juillet. Les expositions se poursuivront jusqu'au 22 septembre.
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