Toulouse : le photographe Jean-Marie Périer salue ses copains
Il y a les chanceux et il y a les autres. Jean-Marie Périer fait sans aucun doute partie des premiers. Jeune photographe, il se trouve naturellement à fréquenter des garçons et des filles de son âge, pas forcément encore connus mais qui s'appellent Johnny Hallyday, Claude François, Mick Jagger ou John Lennon. Quand ceux-là se lancent dans une carrière de musicien ou de chanteur, lui les photographie. De cette décennie divine, commencée dans une cave de Liverpool et qui se terminera dans un champ des environs de Woodstock, Jean-Marie Périer a su saisir la jeunesse, une certaine innocence, et en tout cas la lumière.
Reportage : K. Pellat, T. Villeger, E. Ducau
Embauché par Daniel Filipacchi, Jean-Marie Périer devient le photographe principal de Salut les Copains, le magazine qui raconte aux adolescents d'alors la vie de leurs vedettes favorites, puisqu'on ne parlait pas encore de star à tout bout de champ. C'est avec lui qu'on visite le "Moulin" de Claude François, avec lui encore que la France découvre les premières photos de quatre petits gars du prolétariat liverpuldien ou un étrange garçon aux yeux un peu exhorbités qu'il cachera bientôt derrière de grandes lunettes et qui choque le bourgeois en chantant qu'il veut "faire l'amour avec toi".
De Michel Polnareff, des Beatles, du mariage de Johnny avec Sylvie, mais aussi de Richard Anthony, Monty, les Surfs ou Frank Alamo la mémoire collective est nourrie des clichés de ce photographe qui n'hésitait pas à faire poser ces monstres sacrés dans les situations les plus inattendues. Ce fut le cas avec les Beatles. Lors de la première rencontre, il ne prit qu'un cliché à la lueur de quatre briquets, les fab four allumant chacun une cigarette. Une seule et unique image qui passa à la postérité.
L'originalité des photos de Jean-Marie Périer réside dans ce paradoxe : bien que mettant à chaque fois en valeur la personnalité de ses sujets, un seul coup d'oeil permet de reconnaître sa patte, son style, son regard.
L'exposition compte 140 photos. Elle est accompagnée d'une bande sonore de cinq heures, un choix de chansons de l'époque opéré par Jean-Marie Périer qui, dans le souci de ne vexer personne, a écarté tout chanteur français !
Jusqu'au 25 août 2013 à l'Espace Bazacle de Toulouse. L'entrée est gratuite.
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