: Vidéo Fatimah Hossaini, la photographe qui redonne la parole aux Afghanes
Elle était photographe à Kaboul, et voulait montrer l’importance et la beauté des femmes afghanes. Aujourd’hui réfugiée à Paris, elle se sert toujours de son art pour combattre la répression des talibans. Brut. a rencontré Fatimah Hossaini.
“La guerre nous a privés de tout, surtout nous, les femmes. Beaucoup de femmes en Afghanistan ont oublié qu’elles étaient belles. La plupart d’entre elles, quand je leur ai montré les photos que j’avais prises d’elles, m’ont dit : ‘Oh ! C’est magnifique. Je ne savais pas que je pouvais être aussi belle, que l’Afghanistan pouvait être aussi beau.’” Fatimah Hossaini immortalisait, derrière son appareil photo, les Afghanes dans leur pays natal. La photographe et activiste voulait montrer une autre facette de ses femmes, et la partager à travers le monde. Mais en 2021, quand les talibans ont pris Kaboul, elle a dû fuir l’Afghanistan, et se réfugier à Paris.
“Je militerai, je me battrai, je continuerai à faire mon travail”
Mais ce métier n’était pas si facile dans son pays d’origine. “Quand je suis allée dans certaines provinces, j’ai dû demander la permission à leurs frères, à leurs parents, à leurs pères, à leurs maris”, se rappelle-t-elle. “Je ne veux pas qu’on étouffe la voix des femmes afghanes. Je vais tout faire pour montrer leur résilience et pour prouver qu’en tant qu’artiste, j’ai une voix, pour parler de l’Afghanistan”, explique-t-elle.
Elle souhaite aussi transmettre la culture et l’histoire afghane à travers ses photos. “Le topak, c’est un chapeau spécial confectionné par les femmes de Deykandi. Quand j’ai cherché des informations sur le topak afghan, je n’ai trouvé aucune source. Mais quand on fait des recherches sur la burqa, on trouve des millions d’articles. Voilà ce que la guerre nous a fait”, souffle Fatimah Hossaini. “Quand la paix reviendra en Afghanistan, je retournerai sans aucun doute dans mon pays, je retrouverai mon cher Kaboul et ma vie en Afghanistan. Je recommencerai à zéro et je militerai, je me battrai, je continuerai à faire mon travail, encore et toujours”, conclut la photographe.
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