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Visa pour l'image : Laurence Geai plonge dans les "Eaux troubles" du conflit israélo-palestinien

Jusqu’au 11 septembre, le festival international de photojournalisme de Perpignan accueille de nombreuses expositions. Parmi elles, "Eaux troubles", une série de clichés de la photoreporter Laurence Geai, qui illustrent la guerre de l’eau dans le conflit israélo-palestinien.
Article rédigé par franceinfo
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Gaza, quartier de Shejaiya, Palestine, février 2015. Un homme devant les ruines de sa maison. Il a réussi à raccorder l’eau d’un puits avec un tuyau, mais cette eau est impropre à la consommation, comme 96 % de l’eau de l’aquifère côtier qui passe sous Gaza. Surexploité en amont par Israël, celui-ci est infiltré d’eau de mer, mais aussi de pesticides utilisés pour l’agriculture. Durant la guerre, 40 % du réseau d’eau et des infrastructures ont été détruits ou abîmés.
 (Laurence Geai / Sipa Press)
Le festival "Visa pour l’image", est l’occasion pour les photoreporters de sortir de l’ombre et des zones de conflits. La jeune photoreporter Laurence Geai, une des représentantes française de l’agence SIPA, expose ses clichés pris sur le terrain, au Couvent des Minimes de Perpignan jusqu’au 11 septembre. 


La guerre de l’eau

Son exposition "Eaux troubles", illustre le problème de l’eau dans le conflit israélo-palestinien, un conflit territorial de près de 70 ans. Dans cette région aride, l’eau est une source de vie essentielle, mais inégalement répartie. En effet, un rapport de la Banque mondiale mentionne qu’un Israélien possède en moyenne 4 fois plus d’eau qu’un Palestinien.
"Je voulais faire une description, un constat du quotidien avec l’eau entre ces deux peuples. En enquêtant on tombe sur des histoires, l’eau est par exemple située dans la zone C en Cisjordanie qui est sous-contrôle total israélien", témoigne-t-elle.

Son sujet est le résultat d’une enquête très approfondie. D’ordinaire, Laurence Geai couvre des conflits durant lesquels elle déroule l’histoire au fur et à mesure du temps passé sur le terrain. 

Un instinct de survie

Syrie, Irak, Centrafrique et attentats en France, la photoreporter a l'habitude de monter en première ligne. Malgré les risques encourus, Laurence Geai a appris à reconnaitre les moments de tensions et se dit même prête à faire marche arrière au cas où elle sent un danger. "Là je reviens d’un mois en Irak et il est vrai qu’il faut faire attention, être en alerte à chaque bruit. Par exemple le début d’un lancement d’obus émet un certain bruit que je reconnais maintenant et donc je sais comment réagir. Ce sont des détails mais j’ai aussi appris avec des médecins américains comment soigner des plaies profondes. Mais je crois en mon instinct, j’essaye d’être prudente, parfois il m’est arrivé de partir d’une ligne de front parce que je ne le sentais pas", raconte-t-elle.
Al-Hadidiya (zone C), village bédouin de 112 personnes (14 familles), Palestine, juillet 2015. Leurs puits sont à sec car les Israéliens en ont construit de plus profonds. En Zone C, les Palestiniens n’ont pas le droit de creuser de puits sans l’autorisation d’Israël, qu’ils n’obtiennent presque jamais. Ici, un puits israélien : l’eau est polluée et n’est utilisée que pour les animaux ; les Palestiniens n’y ont pas accès. Certaines familles sont endettées à cause du prix exorbitant de l’eau. Les tentes de la communauté sont aussi régulièrement détruites par l’armée israélienne.
 (Laurence Geai / Sipa Press)

Les clichés de Laurence Geai sont à découvrir au festival de photojournalisme de Perpignan, au Couvent des Minimes jusqu’au 11 septembre. De nombreuses photographies sont également visibles sur son compte instagram

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