Visa pour l’image à Perpignan : les coulisses des derniers préparatifs de la 36e édition
C’est le rendez-vous rituel de la fin de l’été. Chaque année depuis 1989, les professionnels du photojournalisme et les amoureux de la photo se retrouvent à Perpignan : cette année, le festival Visa pour l’image ouvrira ses portes samedi 31 août. Mais l'évènement international se prépare très en amont. De l’encadrement des clichés à leur installation au millimètre près sur les murs, c’est “un travail d’orfèvre” comme le souligne Jean-François Leroy, le directeur du festival.
Au total, 4000 heures de travail sont nécessaires pour installer les centaines de clichés qui vont composer les 26 expositions de cette édition 2024, réparties dans huit lieux différents (Vouvent des Minimes, Église des Dominicains, Chapelle du Tiers-Ordre, Hôtel Pams, Palais des Corts, Ancienne Université, Maison de la Catalanité et Institut Jean Vigo).
Quand l’aventure a commencé en septembre 1989, les fondateurs de Visa pour l’image n’imaginaient pas que 36 ans plus tard, le festival existerait encore. “Avec les copains, on était partis pour faire une fête un ou deux ans”, raconte le photographe Jean-François Leroy dans un podcast réalisé l’an dernier à l’occasion des 35 ans du festival.
“Ça prouve que ça répondait à une demande”. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. La première année : 123 professionnels accrédités, deux pays présents - la France et l’Italie. Aujourd'hui : 3000 professionnels, 52 nations, 220 000 visiteurs et plus de 800 clichés exposés.
Le credo de l’époque est toujours d’actualité : mettre en valeur les photographes qui ne le sont pas. Les défendre aussi face aux mutations économiques et politiques liées au monde des médias.
Comme le rappelle Pierre Conte, le Président de l’Association Visa pour l’Image sur le site du festival “à l’heure des fake news, des dangers d’une IA encore peu contrôlée, de l’appauvrissement chronique des médias d’information dans le monde, le photojournalisme est menacé.”
Conflits armés, pauvreté, crises climatiques... L'édition 2024 confrontera le public à ces thèmes hélas récurrents. A ceux qui disent : "Les photos de guerre et de famine, c’est toujours les mêmes images", Jean-François Leroy répond : "On ne me dit jamais ça sur une photo de football. C’est quand même jamais que des mecs en short qui courent après une baballe”.
L’Hexagone sera aussi à l'honneur à travers plusieurs expositions : les Jeux Olympiques de Paris (église des Dominicains) ; La France périphérique de Pierre Faure, celles des classes populaires des zones périurbaines et rurales (Hôtel Pams) ; Grandir dans la cour d’écran de Jérôme Gence sur l’ultra-connexion des jeunes aux écrans (Eglise des Dominicains) et Comédie française : histoires de théâtres de Jean-Louis Fernandez (couvent des Minimes).
Festival Visa pour l'image, du 31 août au 15 septembre 2024 à Perpignan - Toutes les expositions sont gratuites et accessibles tous les jours de 10h à 20h.
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