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Visa pour l'image à Perpignan : les expositions, de la Syrie à Haïti

Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Dans la "jungle de l’information rapide", selon les mots de son directeur, Jean-François Leroy, Visa pour l’image continue à défendre le photojournalisme de qualité. Avec 25 expos gratuites sur la Syrie, les émeutes en Turquie, les femmes pachtounes, la maladie mentale en Indonésie ou la folie artistique à Kinshasa (31 août-15 septembre, www.visapourlimage.com).

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Le photographe de guerre portugais a échappé à la mort après avoir sauté sur une mine en Afghanistan. Mais il a été amputé des deux jambes et a subi des opérations pendant deux ans et demi. Il a dû mettre sa carrière entre parenthèses et s'est penché sur ses archives. Il présente une série de photos témoignant de son passage à travers les conflits (au Couvent des Minimes). Ici, en Irak, le 30 août 2003, un homme transporte un cercueil après les obsèques d'une mère et de sa fille, tuées toutes deux, dans un attentat à la voiture piégée, devant la mosquée de l'Imam Ali à Najaf. Une explosion qui aura fait 80 morts et des centaines de blessés.   
 (João Silva / The New York Times)
Le photographe anglais était un des derniers géants à ne pas avoir été exposé à Perpignan. Depuis les années 1960, il a travaillé partout, Chypre, Vietnam, Nigeria, Irlande du Nord, Bangladesh, Liban, récemment en Syrie. Il a aussi photographié l'Angleterre, ses paysages, ses chômeurs. Cette rétrospective montre ses photos cultes et d'autres moins connues (à l'église des Dominicains). Ici, le camp palestinien de Sabra après le massacre perpétré par les milices chrétiennes, Beyrouth, Liban, 1982
 (Don McCullin / Contact Press Images)
Kinshasa, ville du chaos de 10 millions d'habitants, a donné à l'Afrique des artistes à l'imagination foisonnante. Ils puisent l'inspiration dans la vie quotidienne de la folle métropole et dans les traditions des etnhies venues grossir les quartiers populaires. Ici, Julie Djikey du collectif Kisalu Nkia Mbote, artiste performeuse et photographe, lors d'une performance dans les rues de Kinshasa contre la pollution, le réchauffement climatique et l'utilisation des produits cosmétiques. Elle a transformé son corps en "voiture humaine" en s'enduisant d'un mélange d'huile pour moteur et de cendres de pneus brûlés, avec des filtres à huile en guise de soutien-gorge.
 (Pascal Maitre / Cosmos / National Geographic Magazine)
Depuis presque vingt ans, l'est de la République démocratique du Congo est ravagée par les guerres. Le M23, un nouveau groupe armé a été formé par d'anciens rebelles intégrés à l'armée régulière puis de nouveau mutinés. Ils se sont emparés de territoires entiers du Nord-Kivu, poussant des milliers de Congolas à fuir devant les pillages et les viols. Ici, des milliers d'habitants fuient la ville de Sake après de lours affrontements entre l'armée et les rebelles du M23. Sake, 26 km à l'ouest de Golma, 22 novembre 2012 (au Couvent des Minimes)
 (Phil Moore / Agence France-Presse)
Avant la Coupe du monde de footbal de 2014 et des Jeux Olympiques de 2016, la ville de Rio a lancé un programme de sécurité : les Unités de police pacificatrices (UPP) ont investi les favelas où vivent des millions d'habitants. Si certains estiment que la qualité des services publics se sont améliorés, le programme aura-t-il un vrai impact sur la violence et la vie dans ces quartiers, les événements sportifs passés ? (au Couvent des Minimes). Ici, des membres de l'Unité de police pacificatrice sont postés sur un terrain vague surplombant le Complexo de Sao Carlos (28 février 2012)
 (Rafael Fabrés)
Le travail de Sarah Caron nous emmène dans l'univers privé et rarement photographié des femmes des zones tribales du pakistan, bastion des Talibans. Le droit tribal qui règne depuis des siècles auquel s'ajoute l'extrémisme religieux rendent leur vie particulièrement difficile (au Couvent des Minimes). Prix Canon de la Femme photojournaliste 2012. Ici, une femme faisant sécher du fumier de vach. Il s'agit du combustible le plus utilisé par les familles pauvres pour se chauffer et cuisiner. Village Khyber Pakhtunkhwa, Pakistan, 2013
 (Sarah Caron)
Aujourd'hui en Haïti, plus de 300.000 enfants sont victimes de l'esclavage domestique. Leurs parents qui n'ont pas les moyens de les nourrir les confient à des familles riches, espérant qu'ils auront de meilleures conditions de vie et d'éducation. Ils sont genéralement exploités, subissent des violences domestique et sexuelles. En créole haïtien, on les appelle les "restavèks", dérivé du français "reste avec" (au Couvent des Minimes). Ici, Viviane (11 ans, à gauche) aide sa soeur Islande (13 ans) à faire la vaisselle chez leur famille d'accueil. Les deux soeurs vivent dans la servitude depuis 2008, date à laquelle leur mère les a confiées à cette famille.
 (Vlad Sokhin / Focus / Cosmos)
Dans le cadre d'un projet à long terme sur la violence domestique, Sara Lewkowicz a observé la relation de Shane et Maggie pendant plus d'un an, jusqu'à une explosion de violence qui a laissé des marques sur le cou de Maggie et renvoyé Shane en prison. La photographe aborde la violence comme un processus et étudie ses effets sur les victimes, les agresseurs et leurs familles (au Couvent Sainte-Claire). Ici, Shane continue de crier après Maggie alors que Menphis se faufile entre eux. La petite fille s'est arrêtée de pleurer et essaye de réconforter sa mère en larmes. Lauréate du Prix de la Ville de Perpignan Rémi Ochlik 2013
 (Sara Lewkowicz / Reportage by Getty Images)
Pendant deux ans, Andrea Star Reese a photographié des personnes atteintes de maladie mentale dans des institutions, des foyers, des écoles et des hôpitaux en Indonésie. La plupart ne recevaient aucun traitement (Couvent des Minimes). Ici : Cela fait plus de dix ans qu'Anne vit enfermée dans une pièce sans fenêtre, à l'arrière de la maison familiale. Enfant, elle adorait courir, mais aujourd'hui elle ne peut même plus se tenir debout. Ses difficultés ont commencé après avoir échoué à un test de recrutement. La nuit, on peut l'entendre chanter le dangdut (musique populaire). Brebes, Java, Indonésie, 9 octobre 2012
 (Andrea Star Reese)
Le lion, seul félin social et synonyme de l'Afrique sauvage, est menacé par le braconnage et la diminution de son habitat. De 200.000 il y a un siècle, le nombre de lions sauvages est estimé aujourd'hui à moins de 30.000. Michael Nichols a suivi dans le Serengeti (Tanzanie) quatre troupes de lionnes ainsi que des mâles en conflit pour le pouvoir (au Couvent des Minimes). Ici, "Parc National du Serengeti, Tanzanie, 2012. La veille de cette photo, les lionnes de la horde Vumbi avaient tué un zèbre. A notre arrivée à l'aube, C boy montait la garde à côté de la carcasse et il n'a pas bougé de toute la journée. La horde n'était pas loin et C boy n'a commencé à manger qu'à la nuit tombée. Puis il a traîné ce qu'il restait de la carcasse vers un affleurement rocheux, avec 13 lions affamés et 20 hyères à ses trousses. Photo prise à l'aide d'un robot tank." (Extrait d'un article sur les lions du Serengeti qui sera publié dans le numéro d'août 2013 du magazine National Geographic).
 (Michael Nichols / National Geographic Magazine)
Jérôme Sessini dit éprouver "une certaine attirance pour les paysages urbains altérés par la guerre", soulignant que "l'agitation et le stress qui sont propres à la grande ville disparaissent, faisant place au silence et à la lenteur". Il s'est rendu sur six fronts d'Alep, les zones où "les destructions sont les plus impressionnantes". Rebelles et soldats syriens s'y scrutent à travers les ruines (au Couvent des Minimes). Ici : Ligne de front dans la vieille ville, Alep, 18 février 2013. Des combattants de l'Armée syrienne libre utilisent des miroirs pour repérer les snipers de l'armée régulières.
 (Jerôme Sessini / Magnum Photos)
Fin mai 2013, une manifestation de cinquante écologiste opposés au projet de reconstruction sur le site du parc Gezi s'est transformée en réaction massive du peuple turc. La revendication d'origine s'est transformée en opposition globale au gouvernement. Contre la dérive autoritaire du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, les Turcs ont fait connaître leurs préoccupations en matière de liberté de la presse, d'expression, de réunion, ou sur la laïcité (au Couvent des Minimes). Ici, explosion d'une bombe place Taksim à Istanbul, au moment des affrontements entre manifestants et police anti-émeutes, lors de grandes manifestations contre le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan
 (Angelos Tzortzinis)

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