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Picasso au Musée Fabre de Montpellier : toute l'oeuvre à travers 14 moments clés

Saisir le processus créatif en perpétuel renouvellement de Picasso : c'est ce que propose le Musée Fabre de Montpellier avec une riche exposition retraçant 77 ans de la vie de l'artiste à travers 14 moments clés et une centaine d'oeuvres.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture
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Pablo Picasso, A gauche "Femme repassant", Paris, 1901, The Metropolitan Museum of Art, New York, Alfred Stieglitz Collection, 1949 - A droite "Femme lançant une pierre", Paris, 8 mars 1931, Musée national Picasso-Paris, dation Pablo Picasso, 1979 - A gauche © The Metropolitan Museum of Art, Dist. RMNGrand Palais/image of the MMA, service presse / musée Fabre © Succession Picasso 2018 -
 (A droite photo © RMN-Grand Palais (Musée national Picasso- Paris) / Mathieu Rabeau, service presse / musée Fabre © Succession Picasso, 2018)

"Il faut inventer de nouvelles inventions", cette phrase de Pablo Picasso (1881-1973) rapportée par son ami le poète Guillaume Apollinaire, résume la philosophie de l'artiste, "qui incarne à lui seul l'art du 20e siècle", souligne le directeur du Musée Fabre Michel Hilaire.

Reportage : L. Beaumel / J. Morch / F. Paul-Paslier


Pour organiser "Picasso, Donner à Voir", présentée du 15 juin au 23 septembre, à Montpellier, il a fallu "tailler dans l'océan" que représente son oeuvre, explique-t-il. D'où le choix de présenter un panorama à travers 14 moments clés qui mettent en lumière des ruptures formelles et techniques sur une période de 77 ans, de 1895 à 1972.
Pablo Picasso, "Le peintre masqué et son modèle", 1er février 1954, Musée national Picasso-Paris, dation Pablo Picasso,
	1979
 (photo © RMN-Grand Palais (Musée national Picasso- Paris) / Mathieu Rabeau, service presse / musée Fabre © Succession Picasso, 2018)

Plonger dans la diversité de l'oeuvre

Avec une centaine d'oeuvres - peintures, sculptures, gravures et dessins, ainsi que des carnets de dessin et de dessins préparatoires - l'exposition permet de plonger jusqu'au vertige dans la diversité de l'oeuvre de ce géant de l'art. Elle s'appuie sur un ensemble exceptionnel prêté par le Musée national Picasso de Paris mais aussi par les musées Picasso d'Antibes et de Barcelone ou encore des musées européens et américains comme le Metropolitan Museum de New York et des collections privées.
 
Le visiteur est accueilli par une "Etude" de 1920, une sorte de "tableau manifeste" évoquant à la fois la maîtrise de l'art classique et les multiples évolutions et révolutions du maître.
 
Parmi les dates clés choisies, 1895 est une année charnière marquée par la mort de sa soeur. Il n'a que 13 ans et les premières toiles émouvantes qu'il peint alors - un autoportrait, "la Fillette aux pieds nus", le portrait dans la veine naturaliste d'une petite mendiante de La Corogne ou encore une huile sur bois du port de Barcelone - révèlent déjà un grand artiste.
Pablo Picasso, "La Flûte de Pan", Antibes, été 1923, Musée national Picasso-Paris, dation Pablo Picasso, 1979
 (photo © RMN-Grand Palais (Musée national Picasso- Paris) / Jean-Gilles Berizzi, service presse / musée Fabre © Succession Picasso 2018)

Parmi les trésors, un "Jeune garçon nu à cheval"

En 1901, c'est la découverte de Paris et la période bleue, qui emprunte à la fois au tragique souvenir du suicide de son ami Carles Casagemas et à ses visites à la lugubre prison pour femmes de Saint-Lazare avec une "Femme repassant", empreinte de tristesse et de pesanteur.
 
Parmi les trésors de l'exposition, une huile sur toile intitulée "Jeune garçon nu à cheval", issue d'une collection particulière, constitue le temps fort de la section articulée autour de l'année 1906. Le peintre passe un été particulièrement heureux et fécond dans les Pyrénées catalanes espagnoles, dans le village de Gosol, et élabore un style archaïsant, un univers ocre méditerranéen.
 
Sont également abordées les phases d'expérimentations autour du nu féminin en 1907-1908 qui conduiront au cubisme, ou encore les tentatives de revisiter l'histoire de l'art dans des compositions monumentales entre 1918 et 1923, les rapports entre le peintre et les surréalistes, Guernica, la période de renouveau d'après-guerre.
Pablo Picasso, Femme assise aux bras croisés, 1937, Musée national Picasso-Paris, dation Pablo Picasso, 1979
 (photo © RMN-Grand Palais (Musée national Picasso- Paris) / Mathieu Rabeau, service presse / musée Fabre © Succession Picasso 2018)

Une production exponentielle

Les deux dernières périodes, 1953-54 et 1963-64, évoquent le sentiment d'urgence de l'artiste vieillissant, résumé par la phrase de Paul Eluard : "J'ai de moins en moins de temps et de plus en plus à dire." Picasso porte un regard ironique sur son oeuvre. Sa production semble exponentielle, tout en étant tournée vers une stylisation extrême des figures.
 
L'exposition s'inscrit dans la manifestation internationale Picasso-Méditerranée. Parallèlement, le musée Fabre accueille, les 15 et 16 juin, un séminaire international réunissant les plus grands spécialistes de l'oeuvre de Pablo Picasso.
 

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