Portugal: Guimarães capitale européenne de la culture
"Sans culture, l'Europe n'a aucun sens", a affirmé José Manuel Barroso devant quelque 3.600 invités, parmi lesquels le Premier ministre portugais Pedro Passos Coelho et le président de la République Anibal Cavaco Silva. Il a souligné que les industries créatives et culturelles représentaient aujourd'hui 3,5 à 4% du PIB européen.
Les programmateurs de Guimarães 2012 ont pourtant dû s'adapter à un budget amputé d'environ 20% et s'élevant à 25 millions d'euros pour organiser un millier d'évènements qui attireront, espèrent-ils, environ 1,5 million de visiteurs.
Le gouvernement a en effet réduit le financement public de l'événement, dans le cadre d'une sévère cure de rigueur budgétaire et d'une diminution des moyens alloués à la culture.
Le programme culturel a commencé dès samedi soir avec un spectacle théatral de La Fura dels Baus. La célèbre troupe catalane y a fait jouer deux marionnettes immenses, de plus de huit mètre de haut, au coeur d'une foule de milliers de spectateurs.
Guimarães partage le titre de capitale de la culture avec la ville slovène de Maribor.
Guimarães est une cité médiévale du nord du Portugal qui fut la première capitale du royaume au XIIe siècle. Ses habitants l'appellent "le berceau du Portugal". Son centre historique est classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Elle est aujourd'hui la troisième ville du Portugal après Lisbonne et Porto.
Guimarães 2012 est une chance pour la ville, sinistrée comme beaucoup d'autres par la crise économique. Guimarães, 160.000 habitants, a subi les effets de la crise économique et du déclin industriel, avec de nombreuses fermetures et délocalisations d'usines, surtout dans le secteur textile. Près de 15% de sa population active est sans emploi.
Un nouveau "pôle des arts et de la créativité" doit être inauguré en juin, dans un ancien marché des années 1930 au coeur de la ville. Il réunira dans un même espace artisans et créateurs.
Les organisateurs de l'année culturelle ont cherché à privilégier de jeunes créateurs plutôt que des artistes de renommée internationale, à quelques exceptions près, comme Jean-Luc Godard ou Manoel de Oliveira.
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