"La Culture près de chez vous" : le musée de Versailles prête "La Mort de Marat" au musée de Sens
L'opération "La Culture près de chez vous", consiste en des prêts d'oeuvres célèbres à des musée de province. Imaginée par le ministère de la Culture, elle vise à susciter chez les habitants des territoires concernés, l'envie de renouer avec leur patrimoine artistique et culturel. Il y a bien sûr la perspective de découvrir une oeuvre célèbre, ici, à Sens, "La mort de Marat" connue aussi sous le titre de "Marat assassiné", mais il y a aussi et peut-être surtout le désir de ramener le public vers les musées.
Reportage : France 3 Bourgogne B. Djaouti / C. Heudes / H. Piguet
Dans sa baignoire
"La mort de Marat", ou "Marat assassiné", l'une des oeuvres les plus emblématiques de la période révolutionnaire est signée David en 1793, quelques semaines seulement après l'évènement qu'elle représente... Jean-Paul Marat, l'une des grandes figures de la Révolution siège parmi les députés montagnards. Il est aussi médecin et journaliste. Herpès, eczéma ou autre maladie gravement invalidante, il est contraint de passer de longues heures dans une baignoire pour soulager ses douleurs. C'est là que, le 13 juillet 1793, il est assassiné à coups de couteau par une jeune femme, sympathisante des Girondins et exaltée par ses convictions politiques. Elle rend Marat responsable des excès de la Révolution. Charlotte Corday, qui était une descendante en ligne directe du dramaturge Corneille, sera exécutée cinq jours plus tard.
Tableau commandé par la Convention
L'assassinat du Montagnard Marat par la Girondine Corday est considéré par les révolutionnaires comme un attentat contre la nouvelle constitution. Outre la très rapide exécution de la jeune femme, une oeuvre très symboliquement politique est commandée à David par la Convention. Il doit y représenter l'horreur du geste commis contre le député. David, qui avait effectué des études à partir du masque mortuaire de Marat, décide de le montrer mort (ou mourant) dans sa baignoire, blessé sous la clavicule droite. Il tient d'une main la lettre datée du jour du meurtre et écrite par Charlotte Corday, et de l'autre une plume, confirmant sa qualité de journaliste.
Quatre copies de l'oeuvre sont réalisées dans l'atelier de David parmi lesquelles celle qui vient d'arriver au musée de Sens et attribuée à Jérôme Martin Langlois, même si elle fut, du fait de sa qualité, longtemps considérée comme de la main-même du maître. Elle appartient aux collections du musée de Versailles. Celle qui est considérée comme l'originale, peinte par Jacques-Louis David est, quant à elle, visible au musée Royal des Beaux-Arts de Bruxelles.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.