"Les Fils de l'Aigle" : cap sur les grandes plaines amérindiennes au Musée du Nouveau Monde de La Rochelle
Une longue coiffe en plumes d’aigle sur la tête, un tomahawk à la main, et des peintures sur le visage : voici sans doute le portrait-type d’un Amérindien dans notre imaginaire occidental, façonné par les western ou la BD. Le Musée du Nouveau Monde de la Rochelle propose d’aller au-delà de cette image d’Epinal, à la rencontre des Indiens des grandes plaines et des prairies de ce qui est aujourd’hui le centre des Etats-Unis : le Kansas, le Missouri ou l’Arkansas. De leur vie pré-coloniale des années 1500 à leur enfermement dans des réserves en passant par les guerres indiennes du XIXe siècle, le musée met en lumière leurs conditions de vie matérielles et spirituelles à l'aide de joyaux, exposés pour la première fois au public.
Reportage : France 3 Atlantique, Y. Salaün / M. Ptak / S. Renault.
Une brêve histoire des Fils de l'Aigle
Avant l'arrivée des Européens, les peuples autochtones des grandes plaines vivaient de la chasse, de la pêche et de l'agriculture. Les tribus se regroupaient pour organiser la chasse aux bisons, lors de grandes battues. La traque de ces grands ruminants s'avérant dangereuse, les Amérindiens opéraient par rabattage pour pousser les animaux vers des zones escarpées et les précipiter dans le vide.
L'arrivée des chevaux, échappés des colonies espagnoles au XVIIe siècle, va boulverser leur mode de vie. Certaines tribus se spécialisent alors dans leur élevage ou leur commerce, d'autres les utilisent pour faire de la chasse aux bisons une activité nomade permanente.
Au début du XXe siècle, la quête de terres de colons de plus en plus nombreux et l'arrivée du chemin de fer rétrécissent leurs zones de chasse et entraînent des guerres indiennes particulièrement sanglantes. A l'aube du XXe siècle, la quasi-totalité des peuples des Plaines est parquée dans des réserves.
L'apport ethnographique d'Edward Curtis
C'est à cette période qu'Edward Curtis sillonne le pays. Le photographe se rend auprès de quatre-vingt tribus indiennes d'Amérique du Nord qu'il pense vouées à disparaître. Son travail documentaire et ethnographique constitué de 40.000 clichés est en partie exposé au Musée du Nouveau Monde de La Rochelle. Les vêtements ou les chaussures présentés sous verre dans la galerie entrent ainsi en dialogue avec les clichés saisissants en noir et blanc de ceux qui les ont jadis portés.
La suite d'un cycle dédié aux Amérindiens d'Amérique du Nord
En 2012, le musée avait initié un cycle dédié aux grandes aires culturelles amérindiennes avec "Les Fils de l'Oiseau-Tonnerre", une exposition consacrée aux Amérindiens de la côte est. En 2014, ce sont "Les Fils du Soleil", les peuples de la côte sud-ouest qui se retrouvaient à l'honneur et en 2016, "Les Fils de Grand Corbeau" de la côte nord-ouest. "Les Fils de l'Aigle" est donc le quatrième volet de cette exposition polyptyque.
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