"Mater, Reines de France" : Arilès de Tizi rend hommage aux mères de l’exil à la Basilique de Saint-Denis
Six immenses portraits de femmes ont investi la crypte de la Basilique de Saint-Denis. Six mères du 9-3 issues de l’immigration. L’exposition "Mater, Reines de France" d’Arilès de Tizi est un hommage à ses mères courages qui comme les reines de France ont été "arrachées" à leur pays d’origine.
Reportage : P. Sorgues / P. Pachoud / L. Comiot
Somptueusement drapées, ces femmes qu’Arilès de Tizi a photographiées apparaissent telles des madones. Dignes malgré la douleur de l’exil, les difficultés à élever des enfants avec peu de moyens. L’artiste a souhaité salué la résistance, la force de ces mères de famille. "Sur cette photographie, c’est ma grand-mère que j’ai prise en photo peu de temps avant son décès. Cela a été le déclencheur de tout ce projet », explique Arilès de Tizi. "Je me suis rendu compte qu’il y avait des femmes qui avaient des histoires puissantes que l’on ne voyait pas" ajoute-t-il. "Toute leur vie, elles se sont faîtes petites en France. Pour moi, il est important de raconter leur histoire et de la raccrocher à la grande histoire de France".
Arilès de Tizi a rencontré la plupart de ses modèles au marché couvert de Saint-Denis. Un lieu où il a également choisi d’exposer. On peut y voir d’autres figures de l’immigration, 12 portraits. Une belle reconnaissance pour ces femmes que l’on va enfin peut-être regarder différemment.
Arilès de Tizi en quelques mots
Arilès de Tizi est né en Algérie en 1984. Il rejoint la France au début des années 90 pour échapper à la guerre civile dans son pays. Il passe son enfance entre la banlieue parisienne et le quartier populaire de Belleville. Il fait ses premières armes dans le graffiti. Puis, il travaille dans la publicité avant de se consacrer pleinement à la peinture, au dessin, à la photographie et à la sculpture. Il expose depuis 2013.
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