Redécouvrez le peintre Théodore van Loon, le Flamand caravagesque, à Luxembourg
On le sait, l'histoire de l'art peut être injuste quand au filtre du temps elle ne va retenir dans la lumière que certains noms. Prenez la Belgique qui a retenu comme principale figure de la peinture du XVIIe siècle un certain Rubens. Certes le choix est incontestable mais il a rejetté dans l'ombre un artiste comme Théodore van Loon.
Né à Maastricht, l'artiste flamand a très vite été attiré par l'Italie où il va passer une partie de sa vie à l'instar de Pierre Paul Rubens. C'est là qu'il va avoir un coup de coeur artistique pour Le Caravage et ses clairs obscurs qui va changer sa vie et dont "La Pietà", un de ses 24 tableaux exposés à Luxembourg, est emblématique.
"La Pietà" est caractéristique parce que Van Loon, au début de sa carrière, passe pratiquement dix ans en Italie. Il est à Rome au moment ou Le Caravage installe ses tableaux dans les églises. L'art du Caravage va profondément marquer van Loon. Il va donc adopter un certain nombre d'éléments propres au caravagisme, notamment ce clair-obscur extrémement marqué.
Sabine van Sprang
Commissaire de l'exposition
Reportage France 3 Lorraine : M. Martin / R. Elkaim / C. Seytre
De son vivant, Théodore van Loon va connaître un grand succès. Il s'oriente exclusivement vers la peinture religieuse. C'est à lui que les Habsbourg vont demander de peindre les sept retables de la basilique de Montaigu. L'artiste va à son tour influencer des compatriotes. En témoigne "L'adoration des mages" que les visiteurs peuvent voir en double dans l'exposition : l'original de van Loon et une copie réalisée par Jan Verhoeven, un peintre malinois de l'époque.
Si Théodore van Loon a été le plus carvagesque des peintres flamands, cette distinction a certainement fini par lui nuire et explique qu'il soit tombé dans un relatif oubli au profit de Rubens jugé "plus flamand".
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