Cet article date de plus de dix ans.
Regardez le reportage d'Envoyé Spécial lauréat du Prix Albert Londres 2014
Le Prix Albert-Londres 2014, plus prestigieuse récompense du journalisme en France, a été décerné lundi à Philippe Pujol, du quotidien La Marseillaise, et au trio formé des Français Julien Fouchet et Sylvain Lepetit et du Pakistanais Taha Siddiqui pour leur reportage "La guerre de la polio" diffusé par "Envoyé spécial" sur France 2 en décembre 2013. Ce dernier est à revoir ci-dessous.
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Une enquête dans l'intimité des familles patchounes
Pour "La guerre de la polio" filmé au Pakistan et en Afghanistan, le trio de journalistes a "rencontré ces Pakistanais courageux", médecins et membres d'ONG "qui défient la mort" pour tenter de prévenir la maladie. Une lutte presque impossible puisque les Talibans sont opposés au vaccin anti-polio, un virus pourtant responsable de paralysies irréversibles. Pour quelle raison ? Leur enquête remonte le fil.
Pour "La guerre de la polio" filmé au Pakistan et en Afghanistan, le trio de journalistes a "rencontré ces Pakistanais courageux", médecins et membres d'ONG "qui défient la mort" pour tenter de prévenir la maladie. Une lutte presque impossible puisque les Talibans sont opposés au vaccin anti-polio, un virus pourtant responsable de paralysies irréversibles. Pour quelle raison ? Leur enquête remonte le fil.
Julien Fouchet, aujourd'hui correspondant de France 24 à New Delhi, Sylvain Lepetit, installé à Dubaï où il a sa maison de production, Caravelle Prod, et Taha Siddiqui, correspondant notamment du New York Times, âgés respectivement de 38, 32 et 30 ans, ont accédé à l'intimité de familles pachtounes touchées par la polio, maladie pourtant en voie éradication. Comme à cet instant du reportage où l'on voit un enfant en pleurs, dans les bras de son père et dont le petit genou reste tristement immobile lorsque le médecin le frappe avec son marteau.
Primé pour avoir su s'affranchir du formatage des enquêtes télévisées
Un drame parti d'une fausse campagne de vaccination lancée par la CIA, en pleine traque d'Oussama Ben Laden pour prélever clandestinement l'ADN des habitants et retrouver le chef d'Al-Qaïda. Le stratagème a encore plus éloigné les Pakistanais et les Afghans, en particulier dans les zones tribales, des campagnes de vaccination, convaincus désormais par les talibans que les vaccins sont source de mal.
Le reportage, a souligné le jury, a su s'affranchir "des contraintes d'un formatage d'enquêtes de plus en plus en vigueur dans les rédactions". Une manière de déplorer les consignes toujours plus strictes en termes de montage, de ton, de narration, qui tuent l'originalité des sujets à la télévision.
Un drame parti d'une fausse campagne de vaccination lancée par la CIA, en pleine traque d'Oussama Ben Laden pour prélever clandestinement l'ADN des habitants et retrouver le chef d'Al-Qaïda. Le stratagème a encore plus éloigné les Pakistanais et les Afghans, en particulier dans les zones tribales, des campagnes de vaccination, convaincus désormais par les talibans que les vaccins sont source de mal.
Le reportage, a souligné le jury, a su s'affranchir "des contraintes d'un formatage d'enquêtes de plus en plus en vigueur dans les rédactions". Une manière de déplorer les consignes toujours plus strictes en termes de montage, de ton, de narration, qui tuent l'originalité des sujets à la télévision.
"Quartiers shit", une série sur les quartiers nord de Marseille
Philippe Pujol, 38 ans, spécialiste des faits divers pendant près de dix ans, Marseillais né à La Belle de Mai, a été récompensé de son côté pour sa série d'articles baptisée "Quartiers Shit" publié à l'été 2013 dans La Marseillaise. Ce journaliste qui parle comme il écrit, d'un trait, avec gouaille et respect, est aller recueillir la parole des habitants des quartiers nord de la cité phocéenne.
Des hommes et femmes piégés, car, comme lui a dit l'un d'entre eux : "on dit qu'on ne peut pas rentrer dans nos quartiers, moi je dis qu'on ne peut pas en sortir". Au-delà des clichés, avec un ton engagé, à l'image de son "quotidien d'opinion et de gauche", fondé il y a 70 ans, et en homme qui croit, dit-il, "à la subjectivité honnête".
Le style de Philippe Pujol ? "Empathique et plein d'audace"
Avec sa série, Philippe Pujol, biologiste et informaticien par ailleurs, a l'espoir de faire comprendre que dans sa ville, déjà si bien décrite par Albert
Avec sa série, Philippe Pujol, biologiste et informaticien par ailleurs, a l'espoir de faire comprendre que dans sa ville, déjà si bien décrite par Albert
Londres , "les élus de tous bords exploitent cette misère absolue car ils peuvent se poser en sauveurs". Des quartiers rongés par l'économie du cannabis où "culpabiliser les mères reste l'argument le plus rassurant pour beaucoup de gens qui ignorent tout de la vie dans ces cités".
Son style est "empathique sans être compassionnel, plein d'audace et de fulgurances", a estimé le Jury en décernant ce prix à un journaliste de la
Son style est "empathique sans être compassionnel, plein d'audace et de fulgurances", a estimé le Jury en décernant ce prix à un journaliste de la
presse quotidienne régionale, ce qui est extrêmement rare. "Cela m'a fait plaisir pour les gens dont je parle. Je vais aller en voir quelques-uns et organiser une petite sauterie", explique le lauréat.
Les dix premiers épisodes de "Quartiers Shit" sont à lire par ici
Les dix premiers épisodes de "Quartiers Shit" sont à lire par ici
Le prix Albert-Londres a été remis à Bordeaux
Le jury présidé par la journaliste Annick Cojean avait choisi cette année de remettre le prix à Bordeaux, l'un des ports de départ du reporter Albert Londres pour plusieurs de ses reportages, notamment en Afrique.
Cette 76ème édition du prix (la 30ème pour l'audiovisuel) était dédiée à Josette Alia, ancienne présidente du jury, et grande plume du Nouvel Observateur, décédée le 1er mai 2014. Cinquante candidatures avaient été présentées en presse écrite et 42 pour le reportage audiovisuel.
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