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"Remember Souvenir" de Denis Meyers, un journal intime et éphémère de 25 000 m²

Imaginez une galerie d’art de 25 000 m² occupée par un seul artiste. Ce lieu existe, à Bruxelles. Il s’agit en fait d’un immense bâtiment de bureaux voué à la destruction. En septembre 2015, l’artiste urbain Denis Meyers a posé là pinceaux et bombes aérosols. Depuis, il remplit les murs de mots et de dessins. Une œuvre éphémère baptisée "Remember Souvenir" à découvrir jusqu’à début juillet.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Murs, boiseries, fenêtres, plafonds.... Denis Meyers investit tout l'espace pour donner libre cours à ses mots et ses dessins.
 (France 3 Culturebox)

Le 29 septembre 2015, après trois ans de négociations, Denis Meyers, artiste et typographe belge connu pour ses fresques et ses stickers en forme de visage disséminés en ville, s’installe dans le bâtiment abandonné de la société Solvay à Ixelles (une des 19 communes de Bruxelles-Capitale). Construit en 1883 pour abriter le siège social de ce groupe international de chimie, il est composé de 5 immeubles de bureaux où toute activité a cessé début 2012. 

Depuis neuf mois, Denis Meyers écrit et dessine sur cet immense espace de 25 000 m².  Murs, fenêtres, objets, cloisons, portes et plafonds de l’immeuble. Il occupe, remplit tout l'espace de ses mots et de ses dessins toujours inspirés de la vie réelle. Des idées regroupées au fil des ans dans 150 carnets qui servent aujourd'hui de base à cette œuvre colossale, ouverte aux visites mais vouée à disparaitre sous les bulldozers. 

Reportage : H. Tonneillier / L. Navez / M. Vansteenkiste

Le corps et l'esprit à l'épreuve

Des aventures comme celle-là, un artiste n’en vit peut-être qu’une fois dans sa carrière. Pour Denis Meyers, elle est arrivée après une rupture amoureuse douloureuse avec la mère de ses enfants. Une rupture qui a poussé l'artiste à trouver un projet dans lequel se jeter tout entier, corps et âme, pour oublier ou peut-être au contraire pour se retrouver. Pour Denis, ce projet fait autant appel à l'esprit qu'au physique, comme si l'artiste avait eu besoin de mettre l'un comme l'autre à l'épreuve. Le bâtiment est immense, ouvert à tous les vents, et durant l'hiver, il y règne une atmosphère glaciale, humide, sombre. Pas de quoi susciter des pensées très roses.
  (France 3 Culturebox)

Heureusement, Denis Meyers n'a pas toujours été seul. Des bénévoles ont consacré près de 2000 heures à sécuriser les lieux, à enlever les moquettes. Des graffeurs, des Dj sont venus créer avec lui.

Une aventure qui laissera des traces

Toute cette création ne va pas disparaitre corps et âme. Un peu comme les morceaux du Mur de Berlin découpés à sa chute, certaines œuvres peintes sur place et sur des morceaux du bâtiment, des portes, des panneaux et des boîtiers, sont mises en vente. À un particulier qui achète une porte, Denis Meyers propose aussi de venir y redessiner un visage...

Quatre photographes et six cameramen suivent aussi l’évolution de l'œuvre depuis ses débuts. Leur travail permettra de faire vivre cette aventure, une fois achevée, à travers des films et un livre. 

Elle prendra fin le 21 juillet, date à laquelle le bâtiment sera complètement détruit pour laisser place à un espace résidentiel de standing avec des jardins. 

Denis Meyers a rassemblé les 1500 bombes noires qu'ils a déjà utilisées dans une seule pièce....
 (France 3 Culturebox)

"Remember Souvenir" de Denis Meyers
Bâtiment Solvay, rue du Prince Albert, 44 - 1050 Bruxelles
Visites guidées uniquement les week-end ou sur demande, organisées par Arkadia,
 www.arkadia.be



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