Reprise par la famille Rockefeller d'une tapisserie représentant "Guernica" : Washington ne demandera pas son retour à l'ONU
L'oeuvre monumentale, qui représente le bombardement de la ville de Guernica le 26 avril 1937 par l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste, a orné pendant 37 ans l'entrée du Conseil de sécurité de l'ONU et visait à sensibiliser ses membres à l'horreur des guerres.
Les États-Unis ne demanderont pas à la famille Rockefeller le retour à l'ONU d'une tapisserie représentant Guernica de Picasso, a indiqué le 1er mars leur nouvelle ambassadrice auprès de l'Organisation où le retrait de l'oeuvre a provoqué une forte émotion, dont celle d'Antonio Guterres.
"Tout ce que je peux dire, c'est remercier la Fondation Rockefeller pour avoir prêté cette tapisserie magnifique aux Nations Unies. Je n'appellerai pas cet homme pour en discuter. Mais ça me manquera de ne plus la voir ici", a dit lors d'une conférence de presse Linda Thomas-Greenfield, dont le pays préside en mars le Conseil de sécurité.
Linda Thomas-Greenfield, qui a le rang de membre du gouvernement de Joe Biden, était interrogée par l'AFP pour savoir si elle comptait joindre Nelson Rockefeller Junior qui a fait procéder en février - pour une raison inconnue - au retrait de la tapisserie, afin de le faire revenir sur sa décision.
L'oeuvre monumentale installé pendant 37 ans
L'oeuvre monumentale, qui représente le bombardement de la ville de Guernica le 26 avril 1937 par l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste, a orné pendant 37 ans l'entrée du Conseil de sécurité de l'ONU et visait à sensibiliser ses membres à l'horreur des guerres. Commandée en 1955 par Nelson Rockefeller, tissée par l'atelier français Jacqueline de La Baume-Dürrbach, son retrait de l'ONU a provoqué une vive émotion au siège de l'Organisation, y compris auprès de son secrétaire général. "C'est horrible, horrible", a-t-il confié à une journaliste de la chaîne de télévision CBS.
Pour remplir le vide laissé par le départ de la tapisserie, à un endroit stratégique et sans équivalent au siège de l'Organisation, le secrétariat de l'ONU s'attend à une bataille féroce entre des pays membres qui voudraient valoriser leurs artistes. En 2018, le chef de l'ONU avait dû intervenir personnellement auprès du Mexique et de l'Afrique du Sud, deux pays qui cherchaient à installer au même endroit du bâtiment l'un une vaste peinture, l'autre une statue de Nelson Mandela. Le Mexique avait eu gain de cause, l'Afrique du Sud ayant obtenu la faveur de placer sa statue dans l'entrée principale de l'ONU.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.