Rétrospective Edward Hopper au Grand Palais
Par son sens du cadrage et son goût pour les lumières crues, Edward Hopper a inspiré de nombreux réalisateurs de cinéma. Son oeuvre fait désormais partie de la culture populaire même si le nom de l'artiste et sa francophilie restent souvent ignorés du grand public.
L'exposition consacre un volet important à la formation du peintre. Né dans l'Etat de New York en 1882, Hopper est le fils d'un propriétaire de magasins de tissus. Etudiant à la New York School of Art jusqu'en 1906, il a notamment pour professeur Robert Henri, peintre réaliste qui milite pour un art national américain. Hopper, qui a de lointaines origines huguenotes françaises, part compléter sa formation à Paris de 1906 à 1908. Sa palette s'éclaircit sous l'influence des post-impressionnistes. Il peint le Louvre, la Seine. Mais de retour à New York, Hopper ne rencontre aucun succès avec ses tableaux impressionnistes. Il gagne alors sa vie en devenant illustrateur pour des revues commerciales. "Hopper le vit très mal. A tort car son ancrage dans l'illustration sera la clef de son succès", selon M. Ottinger. Hopper tâtonne. Il expérimente la gravure, qui l'aidera à trouver son style. Le tournant a lieu en 1924. Il a passé l'été précédent dans le Maine où il a réalisé une série d'aquarelles. Il les présente à New York et là, tout se vend. Finie l'illustration. Il a 42 ans et peut se consacrer entièrement à la peinture. Cette année-là également, il épouse Josephine qui sera son modèle jusqu'à la fin.
En 1925, Hopper peint "House by the railroad", une maison néo-victorienne qui inspirera Alfred Hitchcock pour la maison de "Psychose". Juste devant elle, passent les rails du chemin de fer, signe d'industrialisation. "La guerre de Sécession marque la fin de la civilisation pastorale des pères fondateurs de l'Amérique, dont Hopper garde la nostalgie", selon M. Ottinger. Mais "le véritable sujet de Hopper, c'est la lumière", considère le commissaire. "Il y a la lumière maléfique des villes, comme dans "Drug Store" (1927) et celle bénéfique de la nature et des phares "Lighthouse hill", dit-il.
La figure féminine solitaire baignée de rayons de soleil devant sa fenêtre est l'un des thèmes récurrents du peintre. Tout comme l'incommunicabilité dans le couple: "Room in New York" (1932), ou encore l'intrigante "Excursion into Philosophy" (1959). Les salles de spectacle le fascinent. L'un de ses dernières tableaux "Two comedians" (1966) le montre avec son épouse Jo en train de tirer sa révérence. Après il raccroche ses pinceaux.
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