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Riss : il faut "réinventer" Charlie Hebdo

Riss, blessé dans l'attentat contre Charlie Hebdo le 7 janvier, a confié au Monde qu'il est prêt à diriger l'hebdomadaire satirique pour le "réinventer" et "transformer cette épreuve en quelque chose de créatif". A noter que le dessinateur est l'invité du journal de 20 heures de France 2 mardi 20 janvier.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Le dessinateur Riss, nouveau directeur de la publication de Charlie Hebdo (ici en 2009)
 (Baltel / SIPA)

"Il nous faut réinventer le journal. Il faut transformer cette épreuve en quelque chose de créatif. Ce n'est pas évident. Au journal, certains ont du mal à dépasser cela. Moi-même, je ne sais pas si, une fois sorti de l'hôpital, j'arriverai à le faire. On va essayer, en tout cas", a confié le dessinateur au Monde mardi.

Riss était l'invité du 20h de France 2, mardi 20 janvier :

 
Il y a toujours une équipe
 
"Malgré l'hécatombe, il y a toujours une équipe", a ajouté Riss, alias Laurent Sourisseau, qui "va mieux", même s'il a encore le bras en écharpe, et devait sortir mardi de l'hôpital. "Après, il y a le problème du dessin, qui est capital pour l'identité de Charlie. Et là, on a vu disparaître des poids lourds et ce n'est pas demain la veille qu'on trouvera des gens aussi extraordinaires. Un jour peut-être, mais il y a presque une autre génération de dessinateurs à faire venir", a-t-il déclaré, estimant que c'était au tour des survivants de "transmettre aux plus jeunes".

"Au début, j'étais assez angoissé à l'idée que les tueurs viennent à  l'hôpital m'achever. Je me demandais s'il n'y avait pas une autre équipe en  sommeil, chargée de chercher les rescapés", a-t-il raconté.
 
"Le prochain numéro ne paraîtra pas le 28 janvier mais dans les semaines à venir. A plus long terme, il faudra une refondation. Mais il faut la mûrir", a jugé Riss, qui va diriger Charlie Hebdo en binôme avec le rédacteur en chef Gérard Biard, soulignant néanmoins que "c'est la dynamique collective qui donnera la direction".
 
"On a le droit de dire : 'On n'est pas Charlie'"
 
Concernant les "1,6 million d'euros" de dons reçus, le nouveau patron du journal explique qu'il va "demander l'aide de la Cour des comptes, pour les recevoir, les distribuer et les contrôler".

"Certains ont fait des dons pour les familles des victimes, d'autres pour le journal et d'autres pour 'Je suis Charlie', ce n'est pas une association mais nous sommes en contact avec Joachim Roncin (le journaliste et designer  auteur du slogan, ndlr) pour en faire quelque chose. Les recettes des ventes du numéro en cours vont, elles, à l'entreprise Charlie Hebdo", a-t-il ajouté.
 
A propos des voix discordantes, Riss a estimé qu'"on a le droit de dire 'Je ne suis pas Charlie'". "La question est de le dire pour de bonnes ou de mauvaises raisons. Si c'est pour défendre des terroristes, là j'ai du mal... Après, on est en démocratie. Tout le monde n'est pas obligé d'aimer Charlie",  a-t-il conclu.
 
Charlie Hebdo avait annoncé lundi à l'AFP que Riss devrait sortir mardi de l'hôpital et devenir directeur de la publication du journal satirique, succédant à Charb qui a été tué dans l'attentat du 7 janvier.

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