À Bâle, le musée Tinguely reconstitue l'impasse Ronsin, repaire d'artistes du Montparnasse au début du XXe siècle
Dans la première moitié du XXe siècle, l'un des centres de gravité de la scène artistique internationale était l'impasse Ronsin, dans le 15e arrondissement de Paris. Le musée Tinguely à Bâle, en Suisse, a reconstitué ce quartier unique.
C'est une exposition qui replonge le visiteur dans le quartier parisien de Montparnasse au début du XXe siècle. Dans le 15e arrondissement de la capitale française, des artistes du monde entier se pressaient alors pour profiter de l'émulation des lieux où se côtoyaient les grands sculpteurs et peintres de l'époque.
Au coeur de ce Montparnasse bouillonnant, une artère précise a été reconstituée par le musée Tinguely en Suisse. Il s'agit de l'impasse Ronsin, où étaient alignés des dizaines d'ateliers d'artistes. L'entrée se situait entre le 150 et 152, rue de Vaugirard. "Ce n'était pas le grand luxe, mais on pouvait y habiter et c'était l'endroit parfait pour ces jeunes artistes", raconte Andres Pardey, le commissaire de l'exposition.
Parmi tant d'autres, Marx Ernst, Niki de Saint Phalle et Jean Tiguely, le peintre suisse, ont vécu ici.
Le mystère Marguerite Steinheil
Le musée Tinguely a reconstitué l'impasse. L'exposition permet ainsi de flâner d'un atelier d'artiste à l'autre en baignant dans l'atmosphère bouillonnante de l'époque. On s'y confronte par exemple au procès de Marguerite Steinheil. Retrouvée ligotée en 1908 à son domicile de l'impasse Ronsin, alors que sa mère et son mari sont morts dans une pièce voisine, elle est rapidement soupçonnée de ce double meurtre en raison de la variation de ses explications. Marguerite Steinheil est finalement acquittée l'année suivante après un procès très médiatique. "On a la possibilité d'inventer des histoires ou de retrouver la vérité qui n'a pas encore été trouvée. C'est fascinant", dit Andres Pardey.
La disparition de l'impasse Rosin est également abordée à la fin de l'exposition. Le dernier atelier d'artiste a été vendu en 1971. "Depuis les années 1940, l'hôpital Necker a acheté peu à peu les ateliers et les a détruit ensuite, car il avait besoin du terrain pour s'agrandir", ajoute le commissaire Andres Pardey. Une bonne raison de se balader dans les galeries du musée Tinguely pour renifler ce passé disparu.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.