Anne-Cécile Surga, la sculptrice qui danse avec le marbre
Anne-Cécile Surga expose à Milan, Londres et aux Etats-Unis.
Anne-Cécile Surga sculpte le marbre depuis cinq ans seulement. Installée en Ariège, la sculptrice qui a été très marquée par un voyage à Auschwitz, aime aussi célébrer les rondeurs des corps.
Au départ il ya un bloc de marbre de Carrare blanc, légèrement veiné et froid. Anne-Cécile Surga l'empoigne et le déplace sur son plan de travail pour le positionner de la meilleure façon possible avant de le travailler. On a l'impression d'un corps à corps, d'un combat , elle préfère parler d'une chorégraphie dans laquelle perce le respect :
Je vois cela plus comme une danse à deux C'est très difficile d'avoir raison par rapport à du marbre. La pierre a quand même son intégrité. on est obligé d'évoluer avec ce que l'on trouve à l'intérieur
Anne-Cécile SurgaSculptrice
L'empreinte d'Auschwitz
Puis tout le savoir-faire de l'artiste, appris auprès d'un sculpteur uruguayen pendant ses études, éclabousse la pièce. Ce bloc monolithique si froid, si dur semble soudain comme ramolli. Anne-Cécile Surga y a laissé, avec ses outils et ses heures de polissage, les empreintes de ses mains. La sculpture porte soudain la trace de l'histoire familiale de la jeune femme d'origine polonaise, très marquée par sa visite du camp d'Auschwitz-Birkenau.
On peut voir en haut des murs des centaines et des centaines de traces de mains de personnes qui tentaient de s'échapper désespérément. Pour moi je veux surtout montrer cet instinct de vie.
Anne-Cécile SurgaSculptrice
Eloge des bourrelets
La vie, Anne-Cécile Surga la célèbre aussi d'une autre façon. Pour cela, elle se tourne vers du marbre rose. Sous ses doigts, il semble devenu maléable pour exalter rondeurs et bourrelets dans une critique de la dictature de l'apparence: "Je pense que tout le monde a des bourrelets à un moment ou à un autre de sa vie et qu'il faut arrêter de les cacher ... C'est remettre en avant des choses que les gens essaient de cacher".
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