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Art brut : trois artistes pour un "Eloge de l'étrange" au musée Sabourdy

Pour Jean Dubuffet, son théoricien, l’art brut est l’art des fous et des marginaux et par extension, le moyen d’expression et de création des personnes exemptes de culture artistique. Un "Eloge de l’étrange" que les trois artistes - Jean Pous, Hélène Duclos et Roland Vincent - exposés jusqu’au 10 juin au musée Sabourdy, près de Limoges, incarnent parfaitement, chacun à sa manière.
Article rédigé par Sophie Granel
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Roland Vincent, Hélène Duclos et Jean Pous : trois artistes pour une exposition.
 (France 3 / Culturebox)

C’est en 1945 dans un courrier qu’il adresse au peintre suisse René Oberjonois que Jean Dubuffet utilise pour la première fois le terme d’"art brut" pour désigner les oeuvres nées de l’imagination de malades en psychiatrie. Par la suite, le genre s’étendra aux artistes autodidactes dont la création est née en dehors de toute codification. Chacun à sa façon, Hélène Duclos, Jean Pous et Roland Vincent correspondent à cette définition.

Reportage : C. Descubes / H. Simonet / M. Haranger

Dans l’œuvre d’Hélène Duclos, des personnages à la Jérôme Bosch, mi-humains, mi-créatures, surgissent du néant pour nous renvoyer à notre propre condition. Illusion, archétypes, migrations exils… des sentiments et des notions très humaines pour des œuvres poétiques qui semblent tout droit sorties d’un rêve (ou d’un cauchemar).
Hélène Duclos, "Le champ des possibles 1".
 (capture d'écran France 3)
Jean Pous (1875-1973) a vécu toute sa vie du travail du liège. Bouchonnier dans l’entreprise familiale, ce n’est qu’à 87 ans qu’il se met à graver la pierre et le silex. Des cailloux qui se transforment entre ses mains en des créatures merveilleuses, humaines ou animales. Des créatures universelles qui semblent puiser leur essence dans l’imaginaire collectif.
en une dizaine d'années, Jean Pous a gravé 1500 pierres et galets.
 (France 3 / Culturebox)
Roland Vincent a lui aussi choisi la pierre comme support de ses rêves créatifs. Les figures monolithiques de cet autodidacte (il est maçon), nous renvoient aux personnages de pierre des temps anciens, pleins de mystères et de spiritualité. Mais c’est surtout à travers ses "babouïas", ses babioles, petites figurines faites de pâte de pierre, de morceaux de verre et autres matériaux de récupération qu’il créé un univers extraordinaire au sens littéral du terme.
L'une des "babouïas " de Roland Vincent exposées au musée Sabourdy de Vicq.
"L’éloge de l’étrange" au Musée Sabourdy, près de Limoges, est la première rétrospective consacrée à ces trois artistes.

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