Au château de Chambord, le plasticien Pablo Reinoso interroge l'équilibre entre l'homme et la nature
Jusqu'au 4 septembre, Pablo Reinoso expose une cinquantaine de ses oeuvres au château de Chambord dans une exposition intitulée "Débordements". Le fruit d'une longue réflexion sur la force du vivant et l'intelligence végétale.
Sous les fenêtres de François 1er, dans les jardins à la française du château de Chambord, Pablo Reinoso a installé ses oeuvres. Des chaises géantes et élégantes, dont les dossiers s'élancent vers le ciel comme s'ils avaient décidé de vivre une nouvelle aventure plus fluide, plus naturelle. Quelques mètres plus loin, un banc qui semble s'étendre à l'infini. Ses lattes indomptables s'évadent dans l'espace, telles des tentacules, comme si la matière tentait de se libérer de l'objet.
Le débordement de l'homme sur la nature
Le plasticien franco-argentin est connu pour ses détournements d'objets et ses créations à la frontière entre la sculpture, l'art contemporain et le design. Mais cette fois-ci c'est de Débordements dont il s'agit. C'est d'ailleurs le titre de cette exposition.
Pablo Reinoso s'explique : "c'est le débordement.de l’homme sur la nature, c’est la nature quand elle déborde aussi, c’est tout ce qui sort du cadre qui ne laisse pas les choses indifférentes. Mon travail est toujours dans ces moments de bascule où les choses peuvent devenir autre chose."
Un clin d'oeil à Léonard de Vinci
L'exposition tourne autour de la réflexion entre l’humain et la nature, des thèmes chers au plasticien qui a conçu la moitié des oeuvres exposées, dans l'enceinte même du château. Dans le plus grand parc clos d’Europe, son travail résonne avec l’architecture des lieux. A l'image de cette Révolution Végétale, une sculpture monumentale en pierre et métal de 7 mètres de haut, imaginée comme un clin d'oeil à Léonard de Vinci, dont la mémoire imprègne les lieux. La légende dit que le génie italien aurait conçu les premiers plans de l'édifice au XVIe siècle.
C'est à lui que s'adresse l'artiste franco-argentin : "ce que je voulais c’est que cette double spirale revienne à la forêt. Comme si on pouvait dire à Léonard : on a besoin que ton intelligence vienne nous aider à protéger la nature parce que nous on est en train de la détruire."
A l'intérieur, Pablo Reinoso est aussi le premier artiste à investir l'escalier à double révolution, véritable colonne vertébrale du château. Des dizaines de coussins noirs suspendus en hauteur nous invitent à lever les yeux jusqu'à la lumière, 18 mètres plus haut. L'installation intitulée Respirantes, se balance légèrement au gré du vent. Elle "donne le battement, la respiration de tout ce qui est autour de nous qui est la vie".
Les oeuvres de Reinoso se fondent si bien dans le décor qu'elles donnent le sentiment d'avoir toujours été là. Elles s'immiscent dans l'édifice et ses jardins, sans essayer de leur faire de l'ombre. On en oublierait presque que Chambord est en travaux.
Débordements, Pablo Reinoso à Chambord
Exposition du 1er mai au 4 septembre 2022
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