Costa, héritier de César, sculpte les panneaux de signalisation
Il y a 18 ans, un jeune artiste Lotois, Fernando Costa, innovait en créant des œuvres d'art à partir de panneaux de signalisation mis au rebut. Fils d'immigrés portugais, ancien stewart sur le Queen Elizabeth 2, rien ne le prédestinait à devenir artiste. Et pourtant, aujourd'hui ses oeuvres sont exposées dans le monde entier Paris, Pékin, New York ou Londres, son carnet de commandes ne désemplit pas.
Rencontre avec Costa à Calviac dans son nouvel atelier : C. Rouher / P. Tinon / O. Pallas
Les panneaux s'habillent en Costa
Les panneaux soudés de Costa racontent souvent des histoires, avec humour, au confluent de plusieurs courants artistiques, les Nouveaux Réalistes, le Pop Art et le Street Art. Autodidacte, il apprend quand même le métier auprès d'un artisan ferronnier qui lui prête son hangar pour découper et à souder ses premières créations.
Reportage : E. Marlot / V. Galy / L. Dartiguelongue
Après quelques années de mise en route, Costa est aujourd'hui très sollicité pour différents projets. Ligne de vêtements, customisation de voiture pour les 24 Heures du Mans ou création de trophées. Tout le monde veut s'habiller en Costa. Mais l'artiste a conservé son éthique : "je refuse beaucoup de projets qui ne sont pas artistiques mais commerciaux. Je suis prudent mais de temps en temps j'ai un coup de coeur pour des gens qui sont humainement supers".
"C'est vraiment con, mais c'est génial"
Costa a découvert le travail de César lorsqu'il était petit garçon. Comme il le dit "Je trouvais marrant ce grand bonhomme à barbe blanche et cette idée des voitures pour en faire des oeuvres d'art, c'est vraiment con, mais c'est génial". Vingt ans après, Costa trouve à son tour une idée géniale. Il récupère d'anciens panneaux de signalisation pour leur donner une nouvelle apparence.
Tantôt figuratives, tantôt abstraites, ses oeuvres interpellent par leur construction et la place de choix qui est faite à la couleur. Costa redonne vie à ces matériaux urbains à la fois indissociables de notre quotidien et langage universel. Ses sculptures sont à son image, à la fois brutes et pleines de subtilités.
En attendant la grande rétrospective organisée à la crypte Sainte-Eugénie de Biarritz de mi-décembre 2015 à fin janvier 2015, Costa soude paisiblement dans son atelier de Gignac, sans prendre la grosse tête.
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