De "L'homme qui marche" aux "Femmes de Venise", l'univers de Giacometti à Villeneuve-d'Ascq
Des femmes pour la Biennale de Venise
Silhouettes longilignes et fragiles, faites d'argile et pétries aux doigts, ces six femmes saisies en mouvement ou immobiles, de profil ou de face, ont été exposées pour la première fois à la Biennale de Venise en 1956.Telles des fantômes surgissant dans une forêt humide, ces sculptures d'argile souple gardent en elles les empreintes de Giacometti. "La peinture leur donne une humanité ou d'objets archéologique. C'est la première fois que l'on peut les découvrir comme en 1956", souligne Sébastien Delot, directeur-conservateur du LaM.
Jean Genet, ami de l'artiste, écrira en 1957 au sujet de ces figures, qu'elles "n'en finissent pas d'avancer et de reculer dans une immobilité absolue", tout en créant "[leur] espace infini"
L'emblématique "Homme qui marche"
Réalisé dans un petit atelier parisien insalubre du 14e arrondissement, "L'homme qui marche" fait ses premiers pas en 1960. A l'époque, le sculpteur n'imagine pas une seconde que son bronze traversera les années et parcourra le monde. Un personnage mystérieux et impénétrable qui pose encore de nombreuses questions au visiteur.
Les membres de cette sculpture en bronze paraissent s’étirer à l’extrême, entre fragilité et détermination.
Sa vision de l'homme ce n'est pas la vision d'un homme héroïque, ce n'est pas la vision d'un Dieu ou d'une sculpture surdimensionnée. Au contraire c'est la vision d'un homme dans son intimité, dans sa fragilité, sa faiblesse. Et c'est ça qui touche.
Catherine Grenier Directrice de la Fondation Giacometti et Présidente de l'Institut GiacomettiDu classique au cubisme
Influencé par l'art égyptien et africain, mais aussi par le cubisme, Giacometti donne vie à la matière sous diverses formes. Comme ces visages aplatis, une facette moins connue de l'artiste. Ou encore les bustes minuscules de son neveu qui rappellent une sculpture plus classique.
Le LaM présente aussi en contrepoint de l'exposition, l'installation d'Annette Messager "Sans légende" qui rend hommage à Giacometti. Une centaine d’objets hétéroclites, tirés du quotidien et du monde de l’enfance (chaussures d’enfants, lunettes, chaise de poupée…), tous recouverts d’aluminium noir, au milieu desquels apparaissent des citations directes de l’œuvre du sculpteur suisse.
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