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De "L'homme qui marche" aux "Femmes de Venise", l'univers de Giacometti à Villeneuve-d'Ascq

Du bronze, de la terre cuite mais aussi des dessins, les figures filiformes d'Alberto Giacometti prennent place au LaM de Villeneuve d'Ascq (Nord). Une exposition-événement qui réunit plus de 150 chefs-d’œuvre de l'artiste. Parmi eux, "Les femmes de Venise" de 1956. Restaurée, la sculpture se dévoile pour la première fois jusqu'au 11 juin 2019.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
"Les femmes de Venise", sculpture d'Alberto Giacometti exposée au LaM de Villeneuve d'Ascq 
 (France 3 / Culturebox )
"Alberto Giacometti, une aventure moderne" : la nouvelle exposition du LaM de Villeneuve d'Ascq est un événement à plus d'un titre. Immense par son empreinte à travers les périodes, l'œuvre d'Alberto Giacometti est inscrite dans l'imaginaire collectif. A travers les allées du musée, il y a bien sûr, le célèbre "Homme qui marche", "La tête de Diego" mais aussi et surtout, un groupe de sculptures rarement montrées au public : "Les femmes de Venise". Réalisée en 1956, l'œuvre vient tout juste d'être restaurée.

Des femmes pour la Biennale de Venise

Silhouettes longilignes et fragiles, faites d'argile et pétries aux doigts, ces six femmes saisies en mouvement ou immobiles, de profil ou de face, ont été exposées pour la première fois à la Biennale de Venise en 1956.
  (France 3 / Culturebox )
Telles des fantômes surgissant dans une forêt humide, ces sculptures d'argile souple gardent en elles les empreintes de Giacometti. "La peinture leur donne une humanité ou d'objets archéologique. C'est la première fois que l'on peut les découvrir comme en 1956", souligne Sébastien Delot, directeur-conservateur du LaM.
  (France 3 / Culturebox )
Jean Genet, ami de l'artiste, écrira en 1957 au sujet de ces figures, qu'elles "n'en finissent pas d'avancer et de reculer dans une immobilité absolue", tout en créant  "[leur] espace infini"

L'emblématique "Homme qui marche"

Réalisé dans un petit atelier parisien insalubre du 14e arrondissement, "L'homme qui marche" fait ses premiers pas en 1960. A l'époque, le sculpteur n'imagine pas une seconde que son bronze traversera les années et parcourra le monde. Un personnage mystérieux et impénétrable qui pose encore de nombreuses questions au visiteur.

"L'homme qui marche", 1960 bronze - Alberto Giacometti
 (France 3 / Culturebox )

Les membres de cette sculpture en bronze paraissent s’étirer à l’extrême, entre fragilité et détermination.

Sa vision de l'homme ce n'est pas la vision d'un homme héroïque, ce n'est pas la vision d'un Dieu ou d'une sculpture surdimensionnée. Au contraire c'est la vision d'un homme dans son intimité, dans sa fragilité, sa faiblesse. Et c'est ça qui touche. 

Catherine Grenier Directrice de la Fondation Giacometti et Présidente de l'Institut Giacometti

Du classique au cubisme

Influencé par l'art égyptien et africain, mais aussi par le cubisme, Giacometti donne vie à la matière sous diverses formes. Comme ces visages aplatis, une facette moins connue de l'artiste. Ou encore les bustes minuscules de son neveu qui rappellent une sculpture plus classique. 

L'exposition du LaM présente plus de 150 oeuvres de Giacometti
 (France 3 / Culturebox )

Le LaM présente aussi en contrepoint de l'exposition, l'installation d'Annette Messager "Sans légende" qui rend hommage à Giacometti. Une centaine d’objets hétéroclites, tirés du quotidien et du monde de l’enfance (chaussures d’enfants, lunettes, chaise de poupée…), tous recouverts d’aluminium noir, au milieu desquels apparaissent des citations directes de l’œuvre du sculpteur suisse.

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