Escarpins sur tapis de prière : l'œuvre ne sera pas remontée à Clichy
La plasticienne franco-algérienne à expliqué jeudi dans un communiqué avoir pris cette décision "définitive" devant l'absence à ce jour de réponses claires de la municipalité (...) quant aux modalités de réintégration de l'installation", notamment en termes de "sécurité".
Intitulée "Silence", cette oeuvre montre des escarpins posés sur des imitations de tapis de prière aux couleurs de la France et devait être présentée dans le cadre d'une exposition au Pavillon Vendôme à Clichy, intitulée "Femina ou la réappropriation des modèles".
Mais la semaine dernière, à la fin de l'accrochage, les commissaires ont "été informés par la mairie de mises en garde émanant de représentants d'une fédération d'habitants de confession musulmane sur 'd'éventuels incidents irresponsables non maîtrisables pouvant survenir'", selon leurs termes.
Le maire parle de "défaillances" dans la préparation de l'expo
L'artiste a alors décidé de remplacer "Silence" par une installation vidéo intitulée "Dansons", représentant une danse du ventre sur fond de Marseillaise.
Les commissaires et l'artiste reprochent au maire de leur avoir fait porter la décision de présenter ou non l'oeuvre face à des "menaces potentielles" dont ils "ne pouvaient mesurer les conséquences", avait indiqué à l'AFP Charlotte Boudon, l'une des commissaires.
"Ma position a toujours été très claire. Ne jamais intervenir dans la programmation culturelle (...)", a répété jeudi le maire PS Gilles Catoire, dans une lettre ouverte pointant "de graves défaillances dans la préparation de cet événement" par les organisateurs et l'artiste.
L'artiste n'avait pas pour but de choquer
"Dans le climat actuel de tensions et d'émotion, il aurait été préférable de se réunir avec eux pour discuter de l'exposition", explique-t-on dans l'entourage du maire.
Informé des réactions que pourrait provoquer l'oeuvre, le maire assure avoir pris la semaine dernière "toutes les dispositions (...) pour assurer le bon déroulement de l'exposition".
Zoulikha Bouabdellah affirme pour sa part que sa décision de retirer l'oeuvre "n'est pas motivée par la peur" et "en aucun cas dirigée contre la Fédération des associations musulmanes de Clichy, qui a semble-t-il fait son travail en alertant la mairie".
'Silence' n'avait pas pour but de "choquer ou provoquer" (...) mais "d'ouvrir un dialogue avec tous les publics", notamment sur la place de la femme, a-t-elle répété jeudi.
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