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Incident diplomatique entre Londres et Athènes autour d'un marbre antique
"Une provocation". C'est ainsi que le premier ministre grec Antonis Samaras a qualifié le prêt par le British Museum d'un marbre antique à un musée russe. L'oeuvre saisie en 1803 au Parthénon par un Lord anglais, est depuis quelques années au centre d'une querelle entre Londres et Athènes, qui réclame son retour.
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Une des statues faisant partie des "marbres d'Elgin" a quitté la Grande-Bretagne, pour la première fois après leur enlèvement du Parthénon en 1803, pour un prêt à un musée russe provoquant la colère d'Athènes.
Le British Museum a prêté au musée de l'Ermitage de Saint-Petersbourg une des statues saisies en Grèce par le diplomate britannique Lord Elgin et dont Athènes a réclamé sans succès le retour à de multiples reprises.
Le British Museum a prêté au musée de l'Ermitage de Saint-Petersbourg une des statues saisies en Grèce par le diplomate britannique Lord Elgin et dont Athènes a réclamé sans succès le retour à de multiples reprises.
"Une provocation à l'égard du peuple grec"
Le premier ministre grec Antonis Samaras a dénoncé dans un communiqué "une provocation à l'égard du peuple grec", le terme de "provocation" étant repris sur plusieurs sites grecs d'information.
La sculpture du dieu grec de la rivière Ilissos, une figure d'homme couché, sera exposée en Russie à partir de samedi et jusqu'au 18 janvier pour les 250 ans de l'institution.Selon la direction du British Museum, "le devoir des administrateurs est de permettre aux citoyens d'autant de pays que possible de partager leur héritage commun".
La sculpture du dieu grec de la rivière Ilissos, une figure d'homme couché, sera exposée en Russie à partir de samedi et jusqu'au 18 janvier pour les 250 ans de l'institution.Selon la direction du British Museum, "le devoir des administrateurs est de permettre aux citoyens d'autant de pays que possible de partager leur héritage commun".
Deux-cents ans de différend diplomatique
La Grèce réclame depuis 1983, date d'une campagne lancée par l'actrice, puis ministre de la Culture Mélina Mercouri, le retour des sculptures, qui ont décoré l'Acropole d'Athènes pendant plus de deux millénaires avant d'être emportées en 1803 par Lord Elgin, diplomate britannique auprès de l'Empire ottoman.
"Le Parthénon et ses sculptures ont été l'objet d'un pillage (...). Nous les Grecs nous identifions à notre histoire et notre culture. Ces sculptures ne peuvent en aucun cas être séparées, prêtées, données !", a réagi M. Samaras.
La Grande-Bretagne avait déjà proposé dans le passé de prêter à la Grèce ces oeuvres, qui complètent les propres collections du musée de l'Acropole d'Athènes, mais la Grèce considère que ce prêt entérinerait la propriété britannique.
Tandis que Lord Elgin affirmait avoir obtenu de l'Empire ottoman, qui gouvernait la Grèce à l'époque, l'autorisation d'emporter les frises, Athènes considère cet enlèvement comme un vol.
Madame Clooney représente la Grèce dans le dossier
Le gouvernement grec s'est adjoint, pour examiner les voies possibles de réclamation, les services de l'avocate britannique Amal Alamuddin Clooney, épouse de l'acteur George Clooney, qui a fait en octobre une visite très médiatique en Grèce.
Athènes a également commencé en novembre à sonder les passagers de l'aéroport d'Athènes en leur demandant de répondre sur des bornes interactives à la question : "Etes-vous en faveur du retour des frises du Parthénon ou non ?".
La Grèce attend la réponse de Londres à une récente demande de médiation, encouragée par l'UNESCO, qu'elle a adressée à la Grande-Bretagne.
Athènes a également commencé en novembre à sonder les passagers de l'aéroport d'Athènes en leur demandant de répondre sur des bornes interactives à la question : "Etes-vous en faveur du retour des frises du Parthénon ou non ?".
La Grèce attend la réponse de Londres à une récente demande de médiation, encouragée par l'UNESCO, qu'elle a adressée à la Grande-Bretagne.
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