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"L'homme qui marche" : le chef-d'oeuvre qui rendit célèbre Giacometti

"L'homme qui marche" d'Alberto Giacometti fait partie de ces chefs-d’œuvre qui laissent une marque indélébile dans l'histoire de l’art. Réalisée en 1960, cette sculpture en bronze de 108 cm de hauteur a été reproduite en dix exemplaires. L'une d'elle est actuellement exposée au musée Picasso jusqu’au 5 février pour la grande rétrospective "Picasso-Giacometti".
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Emblématique et éternel, "L'homme qui marche" d'Alberto Giacometti est exposé actuellement au Musée Picasso de Paris
 (France 2 / Culturebox)

A l'occasion de l'exposition "Picasso-Giacometti", la rédaction de France 2 propose un décryptage de l'oeuvre emblématique du sculpteur : "L'homme qui marche". 
Réalisée dans un minuscule atelier insalubre du 14e arrondissement de Paris, la sculpture d'Alberto Giacometti a connu une destinée incroyable. Elle est vendue à plus de 120 millions d'euros.
Quel est le sens de cette silhouette créée dans les années 1960 ? Comment le scupteur trouve-t-il un nouveau style après sa période cubiste ou surréaliste ? 
Reportage : L. Hakim / C. Cormery / G. Bensoussan / A. Gidon


Les symboles d'un homme qui marche

Créé en 1960, après une passion pour les arts africains, puis une période cubiste et surréaliste, "L'homme qui marche", d'Alberto Giacometti suscite diverses interprétations. L'artiste le voulait universel et sans époque. 
  • Giacometti modèle un personnage nu et fragile pour symboliser l'homme : une peau fine qui couvre les os.
  • La démarche est assurée, car cette marche est celle vers un monde meilleur. Le buste légèrement incliné, les bras ballants dans la position du balancier, le regard droit, les jambes très longues, tous ces éléments contribuent au dynamisme de l'œuvre et accentuent l'effet de marche. 
  • Mais les pieds surdimensionnés comme englués dans la glaise, collés au socle entravent cette marche. Giacometti montre ainsi, combien la quête vers la connaissance, est difficile et entravée  par la pauvreté.
  • On distingue pourtant un regard pointé vers l'horizon : il scrute son avenir. 

Du petit atelier de Paris à l'autre bout du monde

"L'homme qui marche" fait ses premiers pas dans un minuscule atelier parisien au 46 rue Hippolyte-Maindron, aujourd’hui disparu. 
 Alberto Giacometti y reste 40 ans en compagnie de Diego son frère devenu son assistant.
Alberto Giacometti dans son atelier dans le 14e arrondissement de Paris 
 (France 2 / Culturebox capture d'écran)

A l'époque, le sculpteur n'imagine pas une seconde que son bronze traversera les années. "Je suis peut-être pas du tout sculpteur, en fait je n'ai encore rien compris, donc je suis obligé d'insister", déclare-t-il en 1963. 
Et pourtant l'oeuvre marque un grand pas dans la carrière de l'artiste. Désormais, la sculpture sur tiges et les formes effilées seront la patte de l'artiste.
Exposition Giacometti à Washington 
 (SIPANY/SIPA)

"Ces figures sont comme des ombres qui s'étirent et qui sont comme nos amis que l'on voit venir de loin dans la rue", rapporte Catherine Grenier, Conservatrice générale de la Fondation Giacometti 
50 ans après "L'homme qui marche" facscine toujours autant les visiteurs. Il a parcouru le monde, on en compte une bonne dizaine d'exemplaires. 
  (France 2 / Culturebox)

A Paris, Anne Giacometti, la veuve de l'artiste, a créé une fondation qui conserve la mémoire, la protection, la diffusion et le rayonnement de l’œuvre d'Alberto Giacometti.

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