"L'homme qui marche" : le chef-d'oeuvre qui rendit célèbre Giacometti
A l'occasion de l'exposition "Picasso-Giacometti", la rédaction de France 2 propose un décryptage de l'oeuvre emblématique du sculpteur : "L'homme qui marche".
Réalisée dans un minuscule atelier insalubre du 14e arrondissement de Paris, la sculpture d'Alberto Giacometti a connu une destinée incroyable. Elle est vendue à plus de 120 millions d'euros.
Quel est le sens de cette silhouette créée dans les années 1960 ? Comment le scupteur trouve-t-il un nouveau style après sa période cubiste ou surréaliste ?
Reportage : L. Hakim / C. Cormery / G. Bensoussan / A. Gidon
Les symboles d'un homme qui marche
- Giacometti modèle un personnage nu et fragile pour symboliser l'homme : une peau fine qui couvre les os.
- La démarche est assurée, car cette marche est celle vers un monde meilleur. Le buste légèrement incliné, les bras ballants dans la position du balancier, le regard droit, les jambes très longues, tous ces éléments contribuent au dynamisme de l'œuvre et accentuent l'effet de marche.
- Mais les pieds surdimensionnés comme englués dans la glaise, collés au socle entravent cette marche. Giacometti montre ainsi, combien la quête vers la connaissance, est difficile et entravée par la pauvreté.
- On distingue pourtant un regard pointé vers l'horizon : il scrute son avenir.
Du petit atelier de Paris à l'autre bout du monde
"L'homme qui marche" fait ses premiers pas dans un minuscule atelier parisien au 46 rue Hippolyte-Maindron, aujourd’hui disparu.Alberto Giacometti y reste 40 ans en compagnie de Diego son frère devenu son assistant.
A l'époque, le sculpteur n'imagine pas une seconde que son bronze traversera les années. "Je suis peut-être pas du tout sculpteur, en fait je n'ai encore rien compris, donc je suis obligé d'insister", déclare-t-il en 1963.
Et pourtant l'oeuvre marque un grand pas dans la carrière de l'artiste. Désormais, la sculpture sur tiges et les formes effilées seront la patte de l'artiste.
"Ces figures sont comme des ombres qui s'étirent et qui sont comme nos amis que l'on voit venir de loin dans la rue", rapporte Catherine Grenier, Conservatrice générale de la Fondation Giacometti
50 ans après "L'homme qui marche" facscine toujours autant les visiteurs. Il a parcouru le monde, on en compte une bonne dizaine d'exemplaires.
A Paris, Anne Giacometti, la veuve de l'artiste, a créé une fondation qui conserve la mémoire, la protection, la diffusion et le rayonnement de l’œuvre d'Alberto Giacometti.
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