Le Domaine de Chaumont-sur-Loire célèbre la poésie de la nature avec quinze artistes du monde entier
Une quinzaine d'oeuvres d'art contemporain inspirées par le domaine et sa végétation se marient parfaitement dans le décor traditionnel du château jusqu'au 30 octobre 2022.
Le Domaine de Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher) accueille pour sa quinzième édition de Saison d’art une quinzaine d’artistes contemporains de tous âges et de tous horizons. Des œuvres créées spécialement pour l'événement qui trouvent place dans le château, ses dépendances et dans les parcs du Domaine jusqu'au 30 octobre 2022.
Poésie et écologie
Dans ce nouvel espace dédié à l'art contemporain, les artistes ont été conviés à inventer In situ une nouvelle vision de la nature. Dès son arrivée, le visiteur est accueilli par trois sculptures monumentales de Jaume Plensa.
Le parcours se poursuit dans les galeries de la cour Agnès Varda avec l'œuvre de Fabienne Verdier spécialement conçue par l’artiste pour le Domaine. "Il faut préserver la beauté du monde et les artistes sont là pour nous passer ce message d'une manière réelle et subliminale", assure Chantal Colleu-Dumond, commissaire des expositions du château de Chaumont-sur-Loire.
Une exposition en pleine nature où la poésie, la beauté, le monde moderne et toutes les vertus écologiques résonnent sur un même accord. Comme ce lustre de l’artiste américain John Grade qui nous invite à considérer différemment l’eau de pluie. "Ce sont des milliers de petits réservoirs d'eau qui ont été faits avec de la résine de façon très respectueuse qui recueille l'eau qui nous est donnée par le ciel, c'est une manière de célébrer l'eau en cette période de réchauffement climatique et de nous inviter à y faire attention", détaille encore Chantal Colleu-Dumond.
Redonner la vie au vivant
Parmi les œuvres qui explorent notre relation avec la nature et le végétal, il y a cette installation lumineuse de Stéphane Guiran qui, dès la nuit tombée, transforme les jardins en rêve éveillé. Intitulée Le Chant des Ormes, cette délicate sculpture onirique rend hommage à l'orme, un arbre touché par une maladie au début du XXe siècle qui tend à disparaître en Europe. "C'est vraiment une œuvre qui incite à la méditation, qui nous éloigne des dures réalités de notre monde. C'est vraiment un chef d'oeuvre et chaque visiteur est transporté par cette ambiance particulière", s'émerveille Chantal Colleu-Dumond.
Avec cette nouvelle création, Stéphane Guiran aborde "une réflexion sur la mémoire du vivant et sur l’importance pour chacun d’entre nous de prendre notre place pour réparer et préserver ce vivant". En mêlant l’image et le son, son œuvre exalte la grâce des ormes et des amandiers.
La sculptrice américaine Alison Stigora interroge aussi le lien entre les hommes et leur environnement. Posée au milieu du parc, sa sculpture est une invitation à danser sous les arbres. "Elle a utilisé des bois qui viennent du parc. Nous avons dû abattre un certain nombre d'arbres qui étaient abîmés par la sécheresse, c'est une manière de ne rien perdre et de célébrer la beauté des arbres même quand ils sont morts", explique Chantal Colleu-Dumond.
Conversation avec l'art contemporain au château
Le château a vu naître, quant à lui, de poétiques dialogues avec le patrimoine. ll accueille dans ses galeries hautes, une grande exposition du peintre, photographe et poète Jean Le Gac, alors que de précieuses déesses végétales en céramique de Françoise Vergier conversent avec les mobiliers anciens.
On y découvre aussi les Bibliothèques paysages de Carole Benzaken ou de délicates miniatures végétales de Christiane Löhr. Quatre autres artistes y déploient également la poésie de leur univers en lien avec la nature : la plasticienne allemande Evi Keller dans la Grange aux Abeilles, Lélia Demoisy, Christophe Marchalot et Félicia Fortuna invite le visiteur à se plonger dans un bain surréaliste à l’Asinerie.
Les Écuries aussi servent de lieu d'exposition : elle accueillent des créations de l’artiste luxembourgeoise, d’origine polonaise, Katarzyna Kot-Bach .
Une sculpture de Bob Verschueren verra le jour en mai dans la cour du futur hôtel du Domaine.
15e Saison d’art de Chaumont-sur-Loire du 2 avril au 30 octobre 2022. Ouvert toute l’année de 10h à 19h. Téléphone : 02 54 20 99 22. Plein tarif : 19€ - tarif réduit 12€ - Gratuit pour les moins de 6 ans.
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