Rhinocéros, éléphant ou gorille géant : les sculptures monumentales du Lorrain Jean-No attendent la fin du confinement pour retrouver leur public
Cet artiste installé à Avrainville en Meurthe-et-Moselle profite du confinement pour créer à plein régime des sculptures monumentales en attendant l'heure de leur exposition.
Jean-No aime les animaux, la féraille et le gigantisme. Trois passions qui, une fois passées entre ses mains d'artiste, donnent un résultat époustouflant. Dans son atelier à Avrainville en Meurthe-et-Moselle, le confinement lui donne des ailes. Avec sa collaboratrice, il se jette à corps perdu dans la création d'un énorme gorille. Une façon, sans doute, de ne pas trop penser à l'avenir.
D'acier et de dentelle
L'univers de Jean-No ressemble à un immense bestiaire où les animaux auraient pris le pouvoir. Il y a ce rhinocéros plus vrai que nature qui semble foncer tête baissée dans la jungle. Cet éléphant d'acier qui apparaît comme par enchantement dans une dentelle de boulons, clés, écrous, roulements à billes et engrenages. Et la girafe géante qui surplombe du haut de ses 4,5 mètres la Place des Arts à Tomblaine (Meurthe-et-Moselle).
"J'ai toujours voulu être sculpteur mais l'assemblage de pièces d'acier, je le dois au sculpteur César, c'est vraiment un maître", raconte Jean-No. Un langage qui a séduit la jeune artiste Louisa Guenser qui le seconde et qui, à force de manier le fer à souder, semble dompter peu à peu le gorille. "J'aime beaucoup travailler sur les animaux, surtout les gorilles car ils sont très humains. Chaque pièce est différente, on recherche à chaque fois des nouvelles attitudes ou expressions," explique-t-elle. Monumentales et massives mais aussi longilignes et délicates, certaines oeuvres de Jean-No rappellent également l'univers du sculpteur Giacometti.
En l'attente d'exposer les oeuvres
Jean-No a subi des annulations de commandes lors du premier confinement. Dans l'impossibilité d'exposer - son galeriste étant fermé -, il craint aujourd'hui un second choc dans quelques mois malgré un carnet de commandes plein pour deux ans. "On n'aura pas pu montrer nos oeuvres, ni échanger avec le public et ça c'est très angoissant", dit-il. La sculpture étant aussi une activité économique, au temps de la création devra succéder celui de la prospection. Jean-No et Louisa espèrent sortir bientôt de l'atelier pour exposer leurs œuvres et aller à la rencontre de nouveaux commanditaires.
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