Scandale à la Roche-sur-Yon, l'oeuvre d'un plasticien finit à la déchetterie
Carols Cruz-Diez n'en revient pas. Comment a-t-on pu en arriver à la destruction de son oeuvre sans qu'ait été envisagée une restauration, ou une exposition dans un lieu plus sécurisé ?
C'est en 1972 que la colonne de six mètres de haut a pris place devant l'entrée du collège des Gondoliers à la Roche-sur-Yon, à la faveur de subventions dédiées à l'art. A l'époque, son sculpteur a déjà quitté Caracas pour vivre à Paris, il s'inscrit dans un courant de travail de la lumière, à travers des oeuvres parfois monumentales, et jouit d'une reconnaissance internationale.
En 2014, la colonne a vieilli, certaines parties menacent de se décrocher, il y a de la rouille. Le Conseil Général décide que cela représente un risque pour les voisins collégiens.
C'est ensuite que les choses se gâtent car la sculpture est tout bonnement envoyée à la déchetterie, pendant les travaux de rénovation de l'établissement scolaire. A a poubelle, l'oeuvre estimée à quelques 200 000 euros...
C'en est trop pour l'artiste de 92 ans qui publie une tribune dans Ouest France, ce vendredi. "Pour ceux qui ont demandé la destruction de ma "colonne Chromointerférente (...), l'art n'existe pas et n'a aucun sens. S'il en avait été autrement, l'oeuvre aurait été entretenue depuis longtemps".
De son côté le Conseil Général se défend d'avoir eu l'intention réelle de détruire la sculpture, assure qu'il s'agit d'un malentendu avec ses équipes techniques et qu'il aurait du effectivement l'entreposer pour envisager sa restauration.
Le reportage de Céline Dupeyrat, Damien Raveleau, Stéphane Hérel :
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