Seul au monde : Denis Monfleur sculpte la lave, confiné dans des ateliers déserts du Puy-de-Dôme
Le sculpteur qui vit d'habitude en région parisienne s'est installé dans des ateliers de taille de pierre du Puy-de-Dôme deux jours avant le confinement.
Denis Monfleur partage habituellement sa vie entre Fontenay-sous-Bois et la Dordogne. Mais c'est dans le Puy-de-Dôme qu'il vit confiné depuis la mi-mars. Il a pris ses quartiers dans une entreprise de taille de pierre dont le patron lui a laissé les clés, confinement oblige. C'est là, seul au monde qu'il continue de sculpter.
C'est un peu curieux, ça fait un peu fin du monde. il y a une sensation de glaciation
Denis MonfleurSculpteur
A une époque où le calme et la solitude sont devenus un luxe, Denis Monfleur goûte depuis un mois et demi de confinement à ces sensations au coeur du Puy-de-Dôme. Il est venu s'installer dans cet atelier de taille de pierre à Mazaye loin, bien loin de l'agitation qui a pu entourer son exposition à la biennale des métiers d'art et de création au Grand Palais. C'était il y a un an. Autant dire une éternité.
Denis Monfleur a besoin d'espace lui qui crée des sculptures monumentales comme celle de "L'apporteur de l'espoir" sur le parvis de la gare d'Austerlitz. Des sculptures taillées dans la lave de Chambois extraite justement dans cette carrière de Mazaye.
Eloge du temps long
Le sculpteur est un habitué des lieux où il ne passe généralement pas plus de quatre jours. Là il s'est attaqué à un bloc colossal dont il va extraire une tête. Les machines à l'arrêt, "la ruche" endormie, sont propices à la création. "L'intérêt de la chose c'est que le temps de réflexion est long. C'est une oeuvre qui, même si elle ne le paraît pas, est très réfléchie" explique Denis Monfleur avec un sourire modeste au coin des lèvres.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.