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Toulouse, une expo consacrée à des images détournées de la Vierge est jugée sacrilège
Pour beaucoup, l’image de la Vierge Marie est sacrée. A ce titre, toute démarche artistique qui viserait à modifier le regard que l’on pourrait porter sur elle est aussitôt jugée blasphématoire.
Une plasticienne nantaise de 37 ans, Soasig Chamaillard, qui exposait ses oeuvres depuis mars dernier à la galerie Alain Daudet de Toulouse, vient d’en faire la contrariante expérience.
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Reportage:Amélie Poisson,Virginie Beaulieu et Marie-Pierre Duvivier
Une Vierge en wonderwoman ou habillée de dollars, une autre macho ou lesbienne, autant de visions très personnelles de Marie dont Soasig Chamaillard aura eu du mal à prouver le bien-fondé artistique auprès d’une population catholique très chatouilleuse sur ses représentations du sacré.
Pourtant, Soasig Chamaillard explique ne jamais avoir voulu choquer «Je ne me suis jamais dit, je suis artiste, je vais pouvoir choquer des cathos.
Un jour, mon père m’a offert une Sainte Vierge cassée, j’ai commencé à la transformer, à la replacer dans une époque, mon époque. Pour moi, la figure du super-héros masculin, c’est fini, j’ai voulu replacer la femme au centre de la société”, se justifie-t-elle.
Une démarche que n’ont pas voulu comprendre bon nombre de catholiques très « ultras » au contraire d’Alain Daudet qui, en présentant cette exposition, a accepté le risque de ne pas plaire à tout le monde.
Mais devant l’afffluence grandissante de mails et de coups de téléphone, de crachats sur la vitrine, le galliériste, pour apaiser l’atmosphère, a pris la décision de mettre un terme à sa collaboration avec la plasticienne.
Sa dernière représentation de la Vierge devait être envoyée à Toulouse. Elle n’y apparaitra jamais.
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