Un exemplaire du célèbre bronze "L'Âge mûr" de Camille Claudel découvert à Paris, mis aux enchères en février

L'œuvre est une pièce majeure du début du XXe siècle, dont seuls quelques exemplaires existent, dont deux au musée d'Orsay et au musée Rodin à Paris, ainsi qu'un autre au musée Camille Claudel à Nogent-sur-Seine.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Une version de "L'Âge mûr", la célèbre sculpture de Camille Claudel, a été découverte par hasard dans un appartement parisien inoccupé. (LUC PARIS)

Une version de L'Âge mûr, célèbre sculpture de Camille Claudel, a été retrouvée par hasard dans un appartement parisien inhabité et sera proposée aux enchères à Orléans le 16 février, selon les informations communiquées lundi 16 décembre par le commissaire-priseur qui a découvert l'œuvre. Matthieu Semont, chargé de l'inventaire de l'appartement le 17 septembre, raconte qu'il a été "saisi d'émotion" lorsqu'il a "reconnu" ce bronze, confirmant des informations rapportées par la presse. "C'est plus une rencontre qu'une découverte, c'est magique, j'en ai pleuré. Ce bronze, dont on avait perdu la trace depuis plus d'un siècle, est d'une qualité stupéfiante", ajoute-t-il.

Il décrit dans les détails sa découverte : "Je suis venu dans le cadre d'un inventaire successoral, comme j'en fais tous les jours, avec un notaire, dans un appartement plongé dans le noir, fermé depuis une quinzaine d'années, avec beaucoup de poussière. J'ai soulevé le linge qui recouvrait la sculpture et j'ai tout de suite reconnu une partie de la sculpture, l'implorante (une jeune femme à genoux suppliant), pour avoir travaillé sur cette œuvre il y a 25 ans." Il s'étonne aussi de la manière dont l'œuvre a été conservée : "Un bronze pareil, on aurait imaginé que ses propriétaires l'auraient mis dans un endroit où il serait référencé, exposé. Là, il nous a été livré sans préalable."

Estimée à 2 millions d'euros

La sculpture représente un cycle de vie incarné par trois personnages, dont une jeune femme agenouillée, qui symbolise la passion déchirante entre la sculptrice et Auguste Rodin, selon plusieurs historiens de l'art. Commande avortée de l'État à Camille Claudel, l'œuvre évoque également sa descente aux enfers après sa rupture avec le célèbre sculpteur. "Rodin n'a jamais cessé de l'aimer et a pleuré en découvrant l'implorante chez le fondeur Eugène Blot", souligne le commissaire-priseur. Également intitulée La Destinée, Le Chemin de la vie ou La Fatalité, l'œuvre est une pièce majeure, dont il n'existe que quelques exemplaires, dont deux au musée d'Orsay et au musée Rodin à Paris, ainsi qu'un autre au musée Camille Claudel à Nogent-sur-Seine.

D'une dimension de 61,5 x 85 x 37,5 centimètres, la sculpture est signée "C. Claudel" et porte le cachet du fondeur Eugène Blot, un ami fidèle de la sculptrice, ainsi que le numéro 1 aux pieds de l'implorante. Elle a été exposée et vendue en 1908 et a probablement été fondue au tout début du 20e siècle, selon Matthieu Semont. Estimée entre 1,5 et 2 millions d'euros, l'œuvre sera mise en vente par la maison Philocale lors des enchères du 16 février à la mairie d'Orléans. En novembre 2017, 17 autres œuvres de Camille Claudel avaient atteint des résultats bien au-delà des estimations, avec notamment L'Abandon (1886) qui s'était vendu pour 1,187 million d'euros, soit le double de son estimation basse.

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