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Un retable du XVe siècle, chef-d'œuvre du Moyen-Âge, retrouve son musée bruxellois après sa restauration

Présentée sous le nom du "retable de Saint-Georges", la pièce a retrouvé samedi 24 avril son lieu d'exposition à Bruxelles, après une restauration exceptionnelle.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
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Détail du retable de Saint-Georges restauré, présenté à Bruxelles le 23 avril 2021 (LAURIE DIEFFEMBACQ / BELGA MAG / AFP)

En Belgique, les musées sont ouverts et les chefs-d'œuvre peuvent être contemplés sur site, sans recourir au numérique. Un retable de la fin du XVe siècle, présenté comme l'une des belles sculptures en bois de l'histoire occidentale, a retrouvé samedi 24 avril son lieu d'exposition à Bruxelles, après une restauration exceptionnelle. La pièce connue comme "le retable de Saint-Georges" a été sculptée et signée par le maître bruxellois Jan Borman en 1493.

À l'origine des travaux, une restauration erronée au XIXe siècle

À l'origine, cette pièce majestueuse ornait une chapelle de Louvain, en Flandre, qui a été démolie à la fin du XVIIIe siècle. Signe d'une histoire mouvementée, le retable subit au XIXe une restauration qui aboutit à une présentation inversée des sept étapes du martyre de ce célèbre saint chrétien, grande figure de la tradition orthodoxe.

Le retable de Saint-Georges restauré, lors de sa présentation le 23 avril 2021 au Musée d'Art et d'Histoire de Bruxelles (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

La découverte de cette erreur grossière pousse les Musées royaux d'Art et d'Histoire (MRAH), l'institution propriétaire de l'œuvre depuis des décennies, à engager une nouvelle restauration en profondeur en 2018, dont le résultat est enfin dévoilé en public. "On savait que le retable avait été restauré au XIXe mais sans bien connaître les circonstances", raconte Emmanuelle Mercier, restauratrice à l'Institut royal du patrimoine artistique (Irpa), lors d'une présentation aux médias.

"En démontant tous les blocs sculptés, on s'est rendu compte que le restaurateur avait inversé le sens de lecture, commençant par la fin, à savoir la décapitation de Saint-Georges. On a décidé de restituer la séquence d'origine", ajoute-t-elle.
Détail du retable de Saint-Georges restauré (23 avril 2021) (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Plus de 80 figures très détaillées, sur une pièce de 5 mètres de large

Sur 5 mètres de large et 1,60 m de haut, sculpté dans une unique pièce de bois, l'ensemble montre plus de 80 figures minutieusement détaillées. Chevaliers en armes, bourreaux amenant le bois à brûler, Georges est entouré de nombreux personnages à chaque étape de son supplice.

Le supplice de Georges, tête en bas, cheveux en feu, au centre du retable (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)
Au centre du panneau, l'œil du spectateur est particulièrement attiré par la scène où il est suspendu par les pieds à une potence, ses cheveux happés par les flammes. "Le retable de Saint-Georges est la clé pour comprendre tout le génie créatif de Borman", fait-on valoir aux Musées royaux de Belgique. Samedi 24 avril 2021, lendemain de la Saint-Georges, l'œuvre devait être de nouveau visible dans la section Gothique-Renaissance-Baroque du Musée Art et Histoire, dans la capitale belge.

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